Porc : Comment gérer la baisse d’activité de Kermené ?

 - Illustration Porc : Comment gérer la baisse d’activité de Kermené ?
Très médiatisés, les tests positifs au Covid-19 révélés à l’abattoir de Kermené ébranlent la filière porcine.

Le 15 mai, 69 tests au Covid-19 réalisés dans un atelier de découpe de l’abattoir de Kermené au Mené (22) se sont révélés positifs. Un coup dur pour une entreprise qui avait mis en place des mesures sanitaires strictes dès la mi-mars. Si la suite dépend du bilan sanitaire et des décisions des autorités, la filière porcine notamment est dans « un épais brouillard ». La direction de l’outil (2 500 employés) qui abat normalement 40 000 cochons par semaine a annoncé qu’elle allait réduire son activité de moitié pour les deux prochaines semaines. Il était difficile d’espérer mieux face au nombre de salariés mis en quatorzaine et à l’absentéisme qui a suivi.

C’est mathématique, l’impact d’une baisse de régime d’un des plus gros sites d’abattage de la région risque d’être immédiat : la fluidité « déjà très mauvaise », va encore en prendre un coup. « En élevage, le poids moyen à 97 kg est déjà hyper lourd. C’est très inquiétant », livre un éleveur. Dans les campagnes, la tension est soutenue. Partout, on manque de place. Certains ont même du mal à sevrer tant les salles restent encombrées. Il y a quelques jours, des cochons prêts à partir pour Kermené sont restés à quai. L’embouteillage devrait durer encore un moment.

Beaucoup espèrent un report de l’activité vers d’autres abattoirs. Collectivement, l’enjeu est d’éviter de tomber dans l’impasse des États-Unis où l’arrêt de plusieurs sites à cause de la pandémie a provoqué un séisme : 700 000 cochons par semaine n’ont brusquement plus trouvé de porte de sortie.

Un prix qui plonge ou qui cale

Sur le prix, les points de vue divergent. « D’un côté, aux États-Unis comme en Europe, la production va baisser et la viande vaudra cher. » Certains imaginent ou espèrent un cours qui calerait autour de 1,3 € / kg. Un peu à l’image de l’Allemagne où les abatteurs ont bloqué la cotation autour 1,6 € / kg. D’autres craignent un effondrement au cadran comme aux États-Unis où le prix éleveur est passé en dessous de la barre symbolique d’1 $ / kg (avant de repartir).


2 commentaires

  1. UnVieuxConfiné

    Vers la fin d’un modèle ? Aurons-nous le courage de revoir la copie ?
    Le Coronavirus, invisible à l’œil nu, capable de mettre l’activité mondiale à l’arrêt, aura t’il le mérite de nous faire prendre conscience des limites de notre modèle de production.
    La concentration d’animaux dans les élevages, c’est bien connu et cela depuis longtemps, augmente les risques sanitaires. Afin d’éviter l’introduction de virus dans les élevages, depuis déjà de nombreuses année les mesures très strictes sont prises dans les élevages porcins, volailles, (quarantaine, sur-bottes jetables, combinaisons jetables, charlottes jetables pour les personnes venant de l’extérieur). Va t-on arriver à la même situation en élevage bovin ?
    Pourquoi élever autant de porcs en Bretagne? il serait peut être temps de réfléchir aux limites de ce modèle de production, qui est de produire toujours plus !!!
    Pollution de l’eau, pompage des nappes phréatiques. Le comble pour l’eau, est que pour les animaux on pompe l’eau des nappes phréatiques pendant ce temps pour les humains on pompe l’eau des rivières.
    Concentration de la production sur une seule région, en cas de problème sur celle-ci, comment fera le pays pour s’approvisionner?
    Le changement climatique, avec la planète qui se réchauffe, la pollution de l’air qui augmente toujours. Tout cela doit nous amener à réfléchir pas pour nous mais pour les générations futures.
    Ce qui se passe dans les abattoirs n’est qu’un exemple de plus de l’aberration de notre système. Le fait d’avoir concentré tout l’abattage et la transformation sur un seul site démontre encore une fois la nécessité de revoir le système.
    Un Vieux Confiné

    1. Jean

      Des mots des mots …. tous les jours tu manges les produits de ce système..
      La critique est facile..
      Tu serais dans pays sous développé.
      Tu revenais d être en France..
      Arrêté de cracher sur ce système qui te nourrit…

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