Sept producteurs morbihannais implantent du colza pour satisfaire la demande d’une entreprise locale. Les essais sont concluants.
La cinquantaine d’hectares de colza bio semés en 2018, sur l’ensemble du département, dans le cadre d’un essai AEP (agriculture écologiquement performante) a livré quelques enseignements. Les rendements s’étalaient de 14 q à 32 q par hectare. Les modalités de semis étaient les suivantes : 4 kg de colza Sammy associés à 5 kg de trèfle d’Alexandrie et 10 kg de sarrasin pour couvrir le sol rapidement. Les résultats encourageants ont conduit les producteurs à semer de nouveau en été 2019. En augmentant la dose de sarrasin à 15 kg par hectare. Le Gab (Groupement des agriculteurs biologiques) a suivi la culture à la levée, à l’entrée et à la sortie d’hiver. « Les conditions ont permis une bonne levée. En sortie d’hiver, 36 plants sont dénombrés en moyenne par m2, supérieurs aux 30 plants escomptés », indique Céline Roland, du Gab. « Les biomasses en sortie d’hiver sont supérieures aux biomasses d’entrée d’hiver cette année car il n’y a pas eu d’arrêt de végétation ». Les récoltes seront prochainement réalisées. Autre information des essais, le semis avec du trèfle d’Alexandrie n’est pas judicieux. Le colza seulement accompagné de blé noir semble indiqué. Les semis avec 4 kg de colza et 15 kg de blé noir seront préconisés pour les semis 2020.
Semis précoces
Les parcelles ont été semées tôt, entre le 20 et le 27 août 2019, pour cinq d’entre elles. Les deux autres ont été semées le 6 septembre. L’objectif d’un semis précoce est d’avoir des plants suffisamment développés et résistants aux ravageurs, à l’automne. La nature du précédent a son importance. « Le petit pois laisse un bon reliquat azoté. La prairie est intéressante si elle est détruite assez tôt, en juin. La céréale, si elle se récolte tôt, également ». 70 % des parcelles ont été labourées avant semis. La majorité a été fertilisée à hauteur d’une vingtaine de tonnes de fumier composté ou de 2 à 3 tonnes de fientes. Si les conditions météorologiques ne perturbent pas les récoltes, les rendements devraient être corrects.
J’ai semé le colza associé sur une parcelle de 5,6 hectares, après un pois de conserve, récolté fin juin. Après un apport de 30 tonnes de fumier de chevaux (échanges paille-fumier), j’ai déchaumé au canadien, mi-juillet, puis labouré. J’ai préparé le sol par un passage de vibro le 15 août et j’ai semé au combiné à dents le 23 août. La semence de colza (4 kg/ha) était associée à 15 kg de blé noir Harpe ou Cora. Le colza a bien levé. Le sol avait bénéficié de 25 minutes de pluie quelques jours avant le semis. Ensuite, il y a eu 15 minutes de pluie le 9 septembre. Le blé noir, en fleur dès fin septembre, disparaît après les premiers froids, ce qui n’est pas le cas avec le trèfle d’Alexandrie. J’ai l’impression que les fleurs du sarrasin attirent les insectes et protègent le colza des ravageurs. Jean-Yves Couedel, Sarzeau