Des Limousines connectées pour améliorer la fertilité

 - Illustration Des Limousines connectées pour améliorer la fertilité
Le Gaec du Petit Pont à Montreuil-sur-Loir (49) participe au programme de collecte de données visant à mieux comprendre comment la génétique a un impact sur l’intervalle vêlage-vêlage.

Le Gaec du Petit Pont fait partie des 37 élevages qui participent au projet Cownect depuis trois ans. Il vise notamment l’amélioration des connaissances sur la fertilité femelle en race limousine. Au total, 4 000 vaches sont équipées de colliers Heatime qui renseignent sur leurs mouvements et temps de rumination. Le traitement de ces données par France limousin sélection (Organisme de sélection de la race) et Ingenomix va permettre de raccourcir les IVV (intervalles vêlage-vêlage). Prochainement, un nouveau caractère va pouvoir être pris en compte dans la sélection des reproducteurs : la durée entre le vêlage et le premier retour en chaleur. La précocité sexuelle, la durée de gestation et la docilité vont par ailleurs être étudiées.

L’éleveur vérifie les données sur le terrain

Dans ce projet, les éleveurs contribuent à améliorer les connaissances sur la biologie de la Limousine, avec l’objectif que ces informations puissent bénéficier à l’ensemble des acteurs de la filière. D’une valeur proche de 20 000 € au total, l’équipement de collecte des données (colliers, antennes, ordinateur) est mis à disposition des producteurs. « Nous sommes chargés de jumeler les colliers avec Cownect, de vérifier si les chaleurs sont effectives, de renseigner dans le logiciel la cause d’une baisse de rumination si nous la connaissons. Cela peut être dû au curage, au sevrage, à un réallotement par exemple. Cela me prend environ une heure par jour », souligne Philippe Dru, retraité et salarié à temps partiel sur le Gaec (ex-associé).

L’exploitation totalise 160 vêlages groupés sur deux périodes : mi-août à fin septembre et février – mars. « L’intérêt est d’avoir des lots homogènes. » Le Gaec est équipé de 120 colliers posés sur les vaches avant vêlage jusqu’au sevrage des veaux et sur les génisses mises à la reproduction (et quand il en reste, sur les jeunes génisses). « Ces colliers nous servent aussi dans l’élevage, comme aide à la détection des chaleurs. Et ils nous permettent de repérer très tôt un problème éventuel de santé. Si la rumination descend, c’est le premier signe de perturbation sur une vache, avant l’œil de l’éleveur », souligne Benoît Bruneau, un des associés.

[caption id= »attachment_45959″ align= »aligncenter » width= »720″] Au total, 4 000 femelles sont équipées de colliers Heatime dans le cadre du projet Cownect.[/caption]

Objectif : tous les vêlages à 2 ans

La reproduction est bien gérée sur le Gaec. « Pour la dernière campagne d’août – septembre, sur 102 femelles mises à la reproduction (dont une quarantaine d’IA), 97 étaient pleines. La période d’IA se fait sur les trois premières semaines de novembre. Notre objectif est de ne réaliser qu’une IA par femelle. Ensuite, les taureaux sont mis avec les femelles jusqu’à début janvier », soulignent les éleveurs. Au printemps, seule la monte naturelle est utilisée, du 15 avril au 18 juin, « car en bio, nous devons mettre les animaux dehors au plus vite. »
Sur la dernière campagne, l’IVV était de 369 jours. La mortalité est par ailleurs faible, entre 4 et 6 % selon les années. L’âge au 1er vêlage est de 30 mois en moyenne, mais « notre objectif est de passer tout le monde à 2 ans et de faire des bœufs avec les surfaces rendues disponibles. Les femelles vont être sélectionnées sur la précocité. »

Toutes les génisses génotypées

Sur le Gaec du Petit Pont, toutes les génisses sont génotypées. « Nous recherchons de bons index facilité de naissance, développement musculaire et allaitement. Mêmes critères pour les taureaux avec en plus une attention sur l’index Avel. L’index développement squelettique ne doit pas être trop élevé. Notre optimum prix se situe sur des carcasses de réformes de 410-430 kg », soulignent les éleveurs. Ils commercialisent des veaux sous la mère et des vaches via Unebio. Ils font aussi de la vente directe et proposent quelques mâles reproducteurs. La SAU est de 250 ha dont 150 ha inondables avec 182 ha d’herbe, 15 ha de luzerne, 7-8 ha de féverole, 10 ha de maïs, 35 ha de mélange triticale / pois / vesce qui est ensilé ou moissonné.


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