Morceaux d’acacia à disposition des truies gestantes et des porcs en engraissement et étoile en amidon et bois en post sevrage ont montré un intérêt zootechnique.
Dès 2018, la R&D du groupement Evel’Up a étudié les matériaux d’enrichissement organiques sur plusieurs bandes, à chaque stade physiologique, de la verraterie à l’engraissement. La paille a été écartée d’emblée, car peu compatible avec des systèmes d’élevage sur fosse à lisier, majoritaires en Bretagne. Le bois placé dans un tubulaire fixé à une paroi n’a pas été retenu non plus. « Une étude antérieure a démontré sa faible attractivité », justifie Maëliss Brunon, responsable R&D. La coopérative s’est focalisée sur deux matériaux : le bois et les étoiles en amidon de maïs compressé et bois. L’acacia a gagné la palme parmi les différentes essences testées préalablement. Il ne présente pas d’échardes pour ne pas blesser les animaux, il n’est ni trop tendre pour limiter les renouvellements, ni trop dur pour conserver un intérêt pour les porcs. « Autre atout, sa faible porosité évite la contamination des pathogènes entre bandes. L’acacia se nettoie et se désinfecte bien. »
Des pavés de bois standardisés
La forme choisie pour l’acacia est le parallélépipède rectangle long de 30 cm que l’on suspend à une chaîne. Des sections de 30 x 40 mm en post sevrage et de 50 x 70 mm en engraissement et en gestante. « Ce calibrage est un compromis entre l’usure, le côté manipulable et la nécessité d‘être facilement standardisé par une scierie. » Les matériaux doivent être préhensibles par des animaux couchés. Ils sont donc placés à 20 cm du sol en post sevrage, 30 cm en engraissement et 40 cm en gestante. Leur position centrale, au milieu de la case permet à plusieurs cochons de jouer simultanément. S’il est fixé sur une paroi, l’objet doit être déporté à l’aide d’une corne de bélier par exemple, afin d’être plus accessible. En engraissement et en gestante, la position verticale évite une usure excessive du morceau de bois. « À l’horizontal, il faut le changer toutes les semaines ! » À l’inverse, un positionnement horizontal est préférable pour les porcelets en post-sevrage. « Le matériau est alors manipulable par plusieurs individus. » Cela dit, l’élément plébiscité en post-sevrage est l’étoile en amidon et bois. « Elle est déformable et accessible par plusieurs animaux. On a remarqué une forte attractivité pour cet objet. »
Résiste plus ou moins longtemps
Question durée de vie, l‘étoile supporte trois bandes de porcelets en post-sevrage tandis que le bois tient six mois à un an. Des tests sanitaires ont permis d’assurer que les objets ne sont pas vecteurs de contamination entre bandes. L’acacia résiste sur une bande en engraissement, ou moins en fonction de la fréquence de manipulation par les cochons. Et deux semaines à un mois en case de truies gestantes. « Le bois est entièrement consommé, il ne reste que l’attache. » Ces dispositifs ont un coût pour l’éleveur : 2,95 euros HT le morceau d’acacia, 8,35 euros HT l’étoile et sa chaîne de suspension, et 4,26 euros HT l’étoile seule.
Si l’intérêt zootechnique est confirmé, étoile et bois ne suffiront pas à arrêter de couper la queue des cochons. « C’est une aide a minima. Il faut y ajouter des contrôles et beaucoup de surveillance. »
Sabine Huet