Le projet Terunic a permis la mise en place d’outils favorisant l’autonomie protéique. Ils ont été testés chez des producteurs de l’APLBio Seine et Loire dans le cadre d’une charte « 100 % français ».
« La dépendance en protéines de la France et de l’Europe par rapport à des pays extérieurs est risquée. Imaginons que le Brésil décide d’un embargo sur les protéines qu’il nous vend… Par ailleurs, des associations pointent du doigt nos élevages, jugés comme contributeurs à la déforestation. Cela monte en puissance », a déclaré Olivier Allain, vice-président de la Région Bretagne, lors du colloque de restitution finale du projet Terunic.
Dans la Pac
« Je suis favorable à deux politiques favorisant la culture de plantes riches en protéines (fourragères ou à graines), à l’échelle européenne, au travers de la Pac : des aides incitatives peuvent être poursuivies, mais nous devons aussi aller vers une obligation pour les producteurs d’en mettre en place pour pouvoir toucher les aides du premier pilier. Si nous remplacions 8 % des céréales par ces cultures, nous serions autonomes en pro-
téines en France. »
Au cours du projet Terunic développé sur 4 ans, les partenaires (de nombreux acteurs agricoles de l’ouest de la France) ont développé des solutions pour l’amélioration de l’autonomie protéique des exploitations. L’outil multifilière Devautop permet de réaliser un diagnostic simple et rapide en élevage. Il indique le niveau d’autonomie massique et protéique et permet une répartition de la provenance de la MAT selon les moyens logistiques mis en œuvre. Le niveau d’autonomie par atelier est aussi calculé. Ensuite, un autre outil permet une approche technico-économique des innovations ou des modifications techniques au sein des exploitations.
Des diagnostics en zone sèche
« Ces outils nous ont aidés à mettre en place notre projet de Charte qualité avec un approvisionnement 100 % français », souligne Ivan Sachet, coordinateur de l’APLBio Seine et Loire (OP transversale qui regroupe 430 producteurs de lait bio livrant 6 laiteries privées dans le nord-ouest de la France). La Charte qui va être lancée au 1er avril 2021 comprend aussi un engagement sur 210 j ours d’accès au pâturage avec 20 ares/vache et au moins 75 % d’herbe dans la SFP.
« Nous avons commencé par le diagnostic des 40 élevages de la laiterie Saint-Père. Les éleveurs y ont trouvé des solutions telles que l’augmentation des prairies, la diminution du maïs, l’implantation de nouvelles cultures. » Avec cette démarche de lait de qualité, l’OP envisage un niveau de prix de base de 500 €/1 000 L. « Mais nous avons surtout l’objectif d’une rémunération des éleveurs à hauteur de 36 000 €/UTH/an. »