Echalote : Des leviers pour diminuer les intrants

 - Illustration Echalote : Des leviers pour diminuer les intrants
Le dispositif Vigispore collecte l’air ambiant pour être ensuite analysé. Il renseigne sur la présence ou non de spore.
La station du Caté expérimente des conduites à forte diminution de traitements chimiques, grâce à des leviers simples ou technologiques.

Le projet BreizhEcoleg mené sur la région Bretagne expérimente la conduite de légumes frais en utilisant la chimie comme dernier recours. Dans ce programme, cinq niveaux de rupture sont testés, dont trois à la station expérimentale du Caté, à Saint-Pol-de-Léon (29), sur culture d’échalote. « Un modèle référent reflète la moyenne pratiquée par les producteurs. Le second nommé Bas Intrants diminue le recours à la chimie à hauteur de 50 %. Enfin, le modèle Ultra Bas Intrants utilise 75 % de produits phytosanitaires en moins », énumère Aurélie Le Goff-Prat, ingénieure à la station saint-politaine.

Vigispore veille aux cultures

Trois leviers différents sont utilisés pour agir sur ces IFT, à savoir le choix d’une variété tolérante au mildiou, l’utilisation de mécanisation et le recours à un outil d’aide à la décision.
Dans les parcelles d’essai du Caté, un petit trépied est placé au milieu des échalotes. Ce dispositif nommé Vigispore collecte tous les jours dans des tubes l’air ambiant. « Les relevés sont hebdomadaires pour des analyses chez Végénov », explique Thomas Le Traon, stagiaire au Caté en charge de cette étude. L’air ainsi recueilli est analysé pour détecter la présence de spores de botrytis squamosa, botrytis allii et mildiou. Pour Claire Gouez, conseillère à la Chambre d’agriculture, « les contaminations ont eu lieu très tôt cette année. Il vaut mieux choisir une stratégie de protection contre le mildiou qui démarre tôt pour se finir tôt : le mildiou n’est plus gênant sur échalote en fin de cycle, comme actuellement ».

Sur la parcelle de référence (moyenne pratiquée par les producteurs), la variété Longor a été plantée au 27 mars. La culture a été désherbée chimiquement, tout comme les allées. Les échalotes ont été protégées en préventif contre le mildiou au 5 mai, puis un traitement systématique a été pratiqué tous les 7 jours jusqu’au 2 juin. Sur l’essai Bas intrants, la station Vigispore a détecté des traces de spores de mildiou au 18 avril, les traitements fongicides ont démarré au 12 mai. « Nous sommes aujourd’hui à -22 % de traitements, mais la culture n’est pas terminée », explique Aurélie Le Goff-Prat.

L’essai avec un objectif de diminution de 75 % des intrants a sélectionné une variété résistante au mildiou, pour une impasse sur les traitements fongicides spécifiques à cette maladie. Les passages d’allées sont désherbés mécaniquement. « Le binage a été facile cette année. Nous sommes pour l’instant à une diminution des IFT de 77 % », chiffre Aurélie Le Goff-Prat. Des résultats encourageants qu’il faudra confirmer jusqu’à la fin de ce programme régional, qui se terminera en 2023.

Mesurer le ruissellement

Un autre essai baptisé Recup est en cours sur les terres de la station. Sur des parcelles en pente d’échalotes et de courgettes, le ruissellement est mesuré grâce à des containers enterrés en bout de planche. Différentes modalités sont à l’essai, dont un semis de ray-grass dans le passe pied. « Ce ray-grass rend plus difficile l’enlèvement du film plastique ; c’est pourquoi les échalotes ont été plantées sur film biodégradable de 16 microns », fait remarquer Jean-Michel Collet, ingénieur détaché du CTIFL au Caté.


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