Installé depuis 2006 à Plumieux près de Loudéac, en zone humide, Yannis Collet produit 323 000 L de lait sur 56 ha avec 43 Prim’Holstein.
En 2016, l’exploitation s’est agrandie de 7 ha entièrement accessibles à pied de vache, ce qui a permis à Yannis Collet d’augmenter fortement la surface pâturée par les vaches. Avec 40 ares d’herbe par vache, la fermeture du silo est désormais au programme chaque année. En 2019, les vaches ont été au pâturage plat unique de début avril au 20 juillet. « Si j’avais su, je l’aurais fait avant, le travail est tellement plus agréable quand le silo est fermé », explique l’éleveur de 47 ans.
Le RGH-TV complémentaire du RGA-TB
En supprimant la distribution de maïs ensilage et de correcteur azoté au printemps, il estime avoir amélioré la valorisation de ses prairies et son coût alimentaire a fortement diminué : il est en effet passé de 86 € / 1 000 litres en 2016 à 63 € / 1 000 L en 2019. « Depuis 2018, je suis plus de 6 mois de l’année sans commander d’aliment, le coût de production diminue forcément », résume-t-il.
La plupart des prairies accessibles aux vaches sont à base de RGA-TB. Sur les terres de la ferme qui ont un bon potentiel et qui supportent le pâturage presque toute l’année, cette association donne de bons résultats. En ce moment, les vaches, qui pâturent au fil avant, produisent 25 litres avec seulement un complément de 800 g de blé et 150 g de minéral 5-25-5. Cependant, l’agriculteur a éprouvé le besoin de diversifier ses prairies. Il a ainsi implanté 2,80 ha de RGH-TV et il en est très content : « On peut tout faire avec cette association, aussi bien du pâturage que de la fauche. Ça se pâture et ça sèche très bien. Cette année, j’ai déjà fait deux pâturages et une coupe d’enrubannage et les vaches vont bientôt y retourner. Dans mon système, le RGH-TV est complémentaire du RGA-TB. »
Une évolution progressive
Engagé depuis 2018 en MAEC SPE 28/55 (28 % maximum de maïs dans la SFP et 55 % minimum d’herbe dans la SAU), Yannis Collet fait évoluer son système progressivement. Il considère que la MAEC l’a aidé à passer le cap de la fermeture du silo de maïs au printemps. Et, si cette évolution s’est faite assez facilement, diminuer les IFT sur les cultures est un peu plus compliqué pour lui. Cependant, il ne doute pas du résultat : « La MAEC aide à se remettre en question et à trouver de nouvelles solutions ». Pour se conforter dans sa démarche, Yannis Collet participe au groupe herbe du Mené animé par le Cedapa et y trouve de l’inspiration : « Avant de connaître les systèmes herbagers, on se dit que c’est pour les autres et plus on échange avec des éleveurs dans ce système, plus on se dit que c’est possible d’aller plus loin et pourquoi pas même jusqu’à la bio », conclut-il.
Faire un bon foin
Couper après le 25 mai pour être sûr de faucher les épis et avoir une herbe feuillue pour l’été si on a des variétés non remontantes. Faucher à 6-7 cm pour ne pas épuiser la plante et gagner en vitesse de repousse. Couper dès que l’anticyclone arrive (même sous la pluie) avec une fenêtre de 3-5 jours. Si elle est plus courte, l’enrubannage peut sauver la coupe. Faner derrière la faucheuse puis sur la rosée et arrêter dès que les roues du tracteur sont sèches ou qu’on entend l’herbe crisser. Faner lentement en avancement et haut dans les tours aux deux premiers fanages. Puis augmenter la vitesse de passage et réduire la vitesse de rotation des toupies pour des fanages plus doux. Quand le foin est bien sec, andainer et presser l’après-midi. Ne pas faire trop de fourrage riche en azote mais plutôt divers foins plus ou moins matures pour assurer assez de fibres dans la ration hivernale.
En zone humide
Les 64 vaches laitières en production sont toujours au pâturage en plat unique. Une douzaine de vaches, « les décalées », reste encore à vêler. La production de lait est de 13-14 L / VL avec un TB à 55 et un TP à 38-39. Les prairies sont en pleine pousse : les températures sont bonnes et l’eau reçue en quantité suffisante (gros orage début mai). La qualité de l’herbe est au rendez-vous, même s’il faut s’adapter avec des épiaisons plus précoces que les autres années, surtout sur les prairies multi-espèces (en particulier la fétuque). Les premières fauches d’enrubannés ont commencé le 11 mai dernier sur 15 ha, à raison de 7 rounds par hectare. Les fauches de foin ont commencé le 25 mai.Civam 29 : 02 98 81 43 94 - Yves Coadou, Plonévez-du-Faou (29)
En zone intermédiaire
J’ai fermé le silo de maïs le 6 mai, en démarrant le 3e tour de pâturage. J’avais en amont réduit le maïs et arrêté le correcteur. Même si la ration est principalement composée de pâturage, je distribue 1 à 1,5 kg/VL/j d’enrubannage de RGI à la traite pour rallonger d’une ½ journée le temps de présence par paddock et ainsi éviter la réouverture du silo d’ensilage pendant 20 jours. Les 51 VL produisent en ce moment 20,4 L/j. Côté récoltes et semis, le silo d’herbe a été rempli en 2 coupes dont la dernière a été réalisée le 14 mai. J’ai semé mes 6 derniers hectares de maïs (sur 12) le 15 mai et passé la herse étrille dans la foulée. Le 16 mai j’ai fauché 5 ha pour faire du foin.
Civam AD 56 : 06 83 60 88 61- Gregory Heyman, Grand-Champ (56)
En zone séchante
Autour du 25 avril, j’ai débrayé 3 ha du tour des vaches pour faire des fauches. Depuis, les conditions sont peu poussantes, avec des températures basses et un manque d’eau. Demain, j’attaque une nouvelle prairie de 5 ha, semée en septembre 2019 sous couvert d’avoine, enrubannée il y a 3 semaines. Sur cette même parcelle, j’ai épandu du lisier à la suite de la récolte. Pour pouvoir attendre les 3 semaines réglementaires entre le lisier et le pâturage et permettre à l’herbe de repousser, j’ai rallongé le temps de pâturage de mes paddocks en cours d’environ 2 repas. La production de lait a alors diminué à 17 kg et avec un TB de 40 et un TP de 32,2.Adage : 02 99 77 06 56 - Marie-Édith Macé, Melesse (35)