La Covid-19 a touché de plein fouet les États-Unis où de 2 à 3 % de la production laitière ont dû être jetés au plus fort de la crise.
« On est passé du rire aux larmes en quelques mois », résume Benoît Baron, économiste à l’Institut de l’élevage, le 17 juin lors d’un webinaire dédié à la filière laitière étasunienne. 2019 a été une bonne année pour le secteur laitier américain. Production, cheptel et valeur des exportations sont tous en progression. Mais cette éclaircie a vite été assombrie par l’épidémie de Covid-19.
Retour aux prix bas de 2009
« Il y a eu une dégradation rapide des cotations », observe l’économiste. – 1 100 dollars la tonne en avril pour la cotation de cheddar qui atteignait alors les 3 000 dollars. Les stocks se sont également accumulés à « des niveaux les plus élevés de ces dernières années ». « Les prix du lait ont plongé, autour de 300 dollars la tonne de lait, explique Benoît Baron. Il faut remonter à 2009 pour retrouver des prix aussi bas. »
Revenu maintenu en 2020
Pour faire face, en plus des outils classiques d’aides à l’agriculture, le gouvernement américain a mis en place des aides exceptionnelles (aides directes, Coronavirus Food Aid Program, achats publics…). « Grâce à cette augmentation des aides, on estime que le revenu agricole devrait être à peu près maintenu en 2020 », indique Jean-Christophe Debar, de la fondation Farm. Mais quid de 2021 ? Selon certains experts, il pourrait chuter de 10 à 20 %. Le déséquilibre sur les marchés laitiers avec l’accumulation des stocks et la très forte volatilité des prix devraient persister jusqu’à la fin de l’année. La consommation se redresse déjà mais difficile de retrouver rapidement les niveaux de consommation d’avant crise.