Martial Marguet, président de l’Idèle, aimerait que la traversée de la difficile période liée à la pandémie engendre un déclic concernant la considération du fruit et de la rémunération du travail des éleveurs.
« Si personne n’était préparé à vivre une telle situation, on constate que la filière laitière a été moins impactée d’un point de vue opérationnel que bon nombre d’autres secteurs de l’économie », rapportait, à l’occasion d’un des récents rendez-vous Marchés mondiaux, Martial Marguet, président de l’Institut de l’élevage – Idèle. Pour autant, aux dires des laiteries, « l’impact sonnant et trébuchant » est lourd pour les entreprises de transformation qui ont pourtant su s’adapter pour collecter le lait mais pas forcément le commercialiser entièrement. Pour autant, le producteur de lait de Franche-Comté regrette que ce contexte compliqué ait été vu comme une « aubaine » par les industriels pour baisser le prix du lait aux producteurs. Rappelant au passage qu’une baisse modérée de la paie suffisait « à mettre tout de suite à mal le revenu de l’éleveur ».
La pandémie de Covid-19 aura-t-elle un effet éphémère sur 2020 ou faut-il en tirer des enseignements pour se préparer pour l’avenir, s’interroge Martial Marguet. « Pour moi, rien ne sera tout à fait comme avant. » Suite à l’emballement des consommateurs concernant notamment les basiques alimentaires au cours du confinement, le responsable espère que les gens redonneront désormais de la valeur à l’alimentation, qu’ils prendront davantage conscience que le fait de se nourrir est une « priorité » absolue. De nature optimiste, Martial Marguet est persuadé que « les produits laitiers demeureront un élément majeur de l’alimentation de tout être humain ». Avec l’espoir que la filière dans son ensemble se mette enfin « en réflexion globale », des transformateurs aux consommateurs en passant par les distributeurs, pour que l’éleveur ne soit plus considéré comme « un simple producteur de minerai » et ait droit à « la juste rémunération » qu’il mérite.