L’Inao (Institut national des appellations d’origine) consulte actuellement les différents labels pour faire évoluer le socle commun de ces signes de qualité. Opale travaille, en parallèle, pour caractériser son produit du futur.
Avis de François Fournier, éleveur à Lamballe (250 truies, 105 ha, 3 UTH, Label rouge Opale)
Nous voulons être moteurs
Le cahier des charges commun aux différents labels va évoluer. L’Inao s’interroge actuellement sur la pertinence d’élever des mâles entiers en label. Nous, éleveurs Opale, sommes sensibles à la qualité gustative de nos produits qui doit être supérieure à celle du porc standard. Au-delà du risque d’odeurs sexuelles, nous craignons d’avoir une viande avec trop peu de gras intramusculaire, moins goûtée. L’aliment non OGM pourrait être imposé par l’Institut. Nous l’intégrons déjà dans notre cahier des charges. Nous demandons simplement que les mesures imposées n’impactent pas trop le coût de production et permettent de conserver l’accessibilité de nos viandes, à tous les consommateurs. Des mesures de ce type pourraient donc s’ajouter aux 182 jours d’âge minimal à l’abattage, à la génétique mâle NN ou à la surface minimale de 1 m2/porc, communes à tous les labels.
Formation à la bientraitance animale
Chez Opale, nous faisons évoluer notre cahier des charges indépendamment du national. Nous nous interrogeons sur l’origine 100 % française des céréales. Quel serait le coût d’une telle mesure ? Nous avons déjà interdit l’huile de palme, les OGM et nous incorporons des graines de lin dans l’aliment d’engraissement pour garantir un taux minimal d’oméga 3 dans la viande.
L’incorporation d’antibiotique est interdite dans l’aliment, à tous les stades. Nous nous engagerons sans doute sur la lumière naturelle. Nous avons instauré une formation au bien-être animal dans le cahier des charges (manipulations..). Elle est dispensée à L’Ispaïa, à Plérin. Un audit est réalisé chez les éleveurs, avec des plans d’actions sur ce critère. Nous avons aussi une charte de développement durable. Tous les éleveurs, jusqu’à présent, s’engageaient à appliquer des mesures concernant l’environnement global de l’exploitation, de la fertilisation à l’entretien des ruisseaux, par exemple. Demain, certains critères, à définir, seront obligatoires, d’autres resteront optionnels. Nos 150 éleveurs veulent être moteurs de l’évolution de la filière, avec Socopa, Eureden et les autres groupements membres d’Opale.
Le label rouge Opale, une démarche dynamique et équitable
Interview de Jean-Marc Courant (270 truies, 3 UTH, président Opale)
Pour vous, en quoi le label rouge Opale est il différent ?
Les éleveurs sont investis par la réalisation de partenariats forts avec l’aval, que ce soit dans le réseau des distributeurs, dans la restauration hors domicile ou encore dans les salaisons. Ces échanges réguliers avec les partenaires permettent de mieux prendre en compte les attentes des consommateurs et d’orienter la façon de produire. Le lien consommateur fait partie constituante de la raison d’être des éleveurs en Label Rouge Opale. Il se manifeste par les animations commerciales ou par les salons.
L’implication dans une démarche Label entraîne des coûts de production supplémentaires. Les éleveurs s’y retrouvent-ils ?
Une plus-value vient couvrir les critères évolutifs de notre cahier des charges. On parle de l’engagement de l’ensemble des maillons de la filière Opale. Concrètement, comment cela se traduit-il ? Opale est engagé dans une démarche forte de partage de la valeur ajoutée pour un juste équilibre entre tous les maillons de la filière. La traduction en est le prix de filière équitable qui est établi sur une partie de la production. Nous avons la volonté de bâtir et de pérenniser une filière équitable pour tous les maillons dont les éleveurs.