Les responsables d’interprofessions de grandes cultures tirent un premier bilan de la crise sanitaire liée à la Covid-19. La filière céréales a très bien répondu à la période de confinement tant pour le marché français que pour l’export.
« Les surcoûts enregistrés pendant la période de confinement ont été absorbés par la filière et n’ont pas été impactés aux acheteurs », note Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales à la suite du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgrimer, où les filières végétales tiraient un 1er bilan de l’après Covid-19. Le responsable salue la continuité du fonctionnement des industries « de la semoulerie, du blé panifiable, de l’alimentation animale et de l’export » durant cette période de crise sanitaire. Cette absorption des coûts inclut le travail de nuit, les mesures d’hygiène et les heures supplémentaires des industries céréalières, ainsi que l’augmentation des coûts de transport. Sur ce point, des hausses de tarifs de 8 à 40 % ont été observées pour des distances de transport comprises entre 300 et 600 km. La non-répercussion de ces hausses « a été nécessaire, le marché est très concurrentiel », précise Jean-François Loiseau.
Trois points de vigilance
Si pendant la période particulière écoulée il a fallu « rassurer nos clients sur la qualité sanitaire et la logistique », Jean-François Loiseau estime que trois points de vigilance sont à surveiller pour la période à venir. Le premier concerne une forme « d’enfermement ou d’autarcie. L’agriculture doit-elle se reconfiner ? Il faut chasser ce vieux démon en étant sur des marchés très proches et très lointains à la fois ». La seconde réflexion touche aux qualités sanitaires. « Nos produits sont vivants. Il faut être très vigilant. Une pandémie reste possible avec des aliments touchés par des toxines ». Le troisième point concerne la résilience de la filière, avec une meilleure organisation interne et un rôle important des pouvoirs publics. « L’État donne beaucoup d’argent dans des plans de relance, avec en parallèle un poids de la réglementation qui reste très lourd en France ».
L’alimentation animale satisfaite en huile
La chute de la consommation de carburant de mars à mai a conduit à l’arrêt d’usines de traitement des oléagineux. La fermeture de la restauration hors foyer a aussi pesé sur le marché des huiles. En revanche, « les besoins de l’alimentation animale ont été satisfaits, les unités de trituration ont continué à travailler », fait remarquer Antoine Henrion, président de Terres Univia. L’interprofession a demandé au gouvernement une incorporation plus importante pour cet été en ester de colza dans des carburants comme le fioul domestique.