Mercredi 17 juin, des agriculteurs du secteur étaient rassemblés devant la réserve naturelle de Rosanbo à Lanvellec, protestant contre la destruction des cultures par les sangliers.
« Comment va-t-on nourrir nos vaches l’hiver prochain ? », interrogent, désespérés, plusieurs producteurs de lait de Lanvellec et des communes environnantes. Ils font partie des nombreux manifestants, accompagnés d’une douzaine de tracteurs, à avoir donné rendez-vous aux responsables de la sous-préfecture de Lannion. Seul le maire le Lanvallec s’est déplacé pour constater l’ampleur considérable des dégâts de gibier cette année. « Qu’ils engagent, enfin, des démarches pour gérer une situation catastrophique depuis plusieurs années déjà », enchaîne Jean-Marc Loyer, membre du bureau de la FDSEA et éleveur pénalisé par ces nouveaux dégâts de gibiers. Et de poursuivre : « Sur notre zone, nous avons subi ce printemps les attaques de choucas, comme tous les autres agriculteurs dans le département. Mais la manière dont les sangliers dévastent, semaine après semaine, les parcelles semées en maïs, mais aussi les cultures légumières et même des prairies, est tout simplement du jamais vu ! ». Depuis un mois, 3 ou 4 ha de maïs sont resemés chaque jour dans le coin. Mais là, il est trop tard pour opter pour un maïs.
« Une porcherie surpeuplée à ciel ouvert »
Les agriculteurs pointent du doigt la réserve protégée de l’Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages) installée sur le domaine du château de Rosanbo à Lanvellec. C’est d’ailleurs à proximité immédiate que les protestataires se sont rassemblés pour recevoir leurs interlocuteurs. En début de semaine, une poignée d’éleveurs sont venus y observer l’activité de la faune à la tombée de la nuit. Ils décrivent « des groupes de 20 à 30 sangliers sortant tranquillement du domaine non-chassable pour parcourir jusqu’à 15 km pour se nourrir avant de rentrer à l’aube ». Un producteur de lait excédé lâche : « Ce refuge de 300 ha est devenu une porcherie à ciel ouvert surpeuplée où les animaux ne trouvent même pas de quoi se nourrir sur place. Une prolifération totalement incontrôlée qui est en tain de mettre en péril l’agriculture locale. »