Le désherbage mécanique séduit les agriculteurs bretons, d’autant plus que les résultats sont concluants cette année sur les prélevées, avec une météo qui y met du sien…
« J’ai tenu à essayer le désherbage mécanique cette année », lance motivé Florian Gaultier, jeune agriculteur installé en agriculture conventionnelle depuis décembre 2018 avec sa mère en production laitière et porc engraissement sur 95 ha à Broons (22). Il tenait cette année à comparer les techniques entre désherbage chimique, désherbage mixte (chimique et mécanique) ou 100 % mécanique.
S’il a souhaité démarrer seul, il a demandé rapidement le soutien de la Chambre d’agriculture : « Seul, cela peut faire peur. Le soutien d’un conseiller et d’un groupe d’agriculteurs permet d’échanger et d’avancer plus vite ». Car la technique ne s’improvise pas. Et le désherbage mécanique se prépare avant le semis, en incluant la réflexion du désherbage non pas à la culture mais dans la rotation, et avec un prérequis sine qua non : une bonne préparation avant le semis, à savoir un sol plat, sans trop de mottes, un semis profond et une densité plus forte de 5 à 10 % par rapport aux recommandations.
La météo, facteur important de réussite
Des bandes d’essais de 24 mètres de large ont été dessinées dans une parcelle de 7 ha, avec du blé et de l’orge en précédents. Du RGI-TV en dérobée a été ensilé début avril. La fertilisation a suivi avec 30 t / ha de fumier de bovin et 25 à 30 m3/ha de lisier de porc. Un passage de canadien a précédé le labour. Puis une herse rotative a affiné le sol. « J’ai semé à 5 cm de profondeur et à plus forte densité (110 000 graines/ha). Le semis a également été décalé après le 10 mai, pour un maïs plus poussant et limiter le nombre de passages de désherbage. »
[caption id= »attachment_45878″ align= »aligncenter » width= »720″] La herse étrille rotative APV, aussi appelée roto-étrille a la particularité de pouvoir incliner les roues, de 0 à 30°.[/caption]
Un passage à l’aveugle préconisé
Pour la suite, il a fait appel à l’ETA Hervé Lemoigne, à Landehen (22), équipée d’une rotoétrille Einböck de 12 m pour un passage à l’aveugle, 6 jours après le semis, avant la levée. « Cette opération ne peut se faire que s’il fait sec. Cette année la météo était de la partie ! » Le jeune agriculteur est satisfait du résultat.
« Ce passage à l’aveugle est intéressant pour arracher les jeunes adventices, assécher en temps normal la surface (ce qui cette année n’était pas nécessaire !) et effacer les gouttières effectuées par les roues du tracteur lors du semis », soutien David Bouvier, conseiller à la Chambre d’agriculture. Le débit de chantier est important (20 km/heure), ce qui limite les coûts de l’intervention à 40 € /ha. Ensuite, quand le maïs atteint 3 feuilles, le désherbage est réfléchi en fonction de la météo et de la pression en adventices. « Si cette dernière est trop forte, on intervient en chimique. Si l’effet rotation, après une prairie par exemple, ou si la pression adventive est faible, il peut être plutôt préconisé un deuxième passage d’outil mécanique », ajoute le conseiller. Dans la parcelle de Florian Gaultier, un 2e passage de roto-étrille a été effectué le 28 mai, pour un résultat satisfaisant malgré la présence de mottes. Un à deux binages seront aussi programmés.
Des demandes de plus en plus nombreuses
À l’instar de Florian Gaultier, les demandes d’agriculteurs sont de plus en plus nombreuses, relève la Chambre d’agriculture de Bretagne. C’est un réel engouement qui se crée. Depuis quelques semaines, les conseillers répondent aux demandes pressantes de 330 exploitations, ETA ou Cuma sur ce thème et passent dans les parcelles aider à régler les outils. Dans certains bassins versants, des aides existent pour cet accompagnement, avec une prise en charge possible des passages d’outils des ETA ou des Cuma.
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Où trouver le matériel ? La Chambre d’agriculture a mis à jour une carte régionale présentant les ETA, Cuma et agriculteurs équipés en désherbage mécanique. Accessible à la demande.
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S’approprier ces nouvelles techniques
En conversion en agriculture biologique avec du lait et du porc sur 300 ha, nous souhaitions avec mes associés maintenir le maïs dans la rotation. Au-delà de la conversion, le désherbage mécanique est intéressant sur les cultures de printemps. Nous débutons donc cette année. Cela fait partie des évolutions de notre métier. Le matériel performant est disponible, nous devons nous approprier ces nouvelles techniques. C’est une nécessité. Il faut vivre avec son temps. Nous prenons donc le train en marche…Frédéric Chevalier, Agriculteur à Monterfil, élu Chambre d’agriculture 35
Un accompagnement au démarrage
J’ai commencé cette année sur orge de printemps, sur du pois et maintenant sur maïs. On manque d’expérience. Mais on bénéficie du recul des essais menés sur les stations expérimentales. Pendant le confinement, un groupe WhatsApp nous a permis d’échanger nos questions, nos astuces et nos craintes entre agriculteurs et de profiter des conseils de la Chambre d’agriculture. Les conseillers sont présents les premières années pour confirmer les déclenchements d’intervention, les réglages de la machine…Guy Corbel, Agriculteur à Trémeur et élu Chambre d’agriculture 22
Krishna
Hello sir,
I want this machine. Can you send details.