La bio progresse aussi bien du côté de la production que de la consommation. Des secteurs comme la restauration hors foyer, pour l’instant peu approvisionnés, sont des marchés potentiels à explorer.
« Le marché français en 2019 a pesé 12 milliards d’euros, c’est 4 fois celui des smartphones ou 2 fois le montant des exportations de céréales de la France », se réjouit Philippe Henry, président de l’Agence Bio, lors de la présentation des chiffres de cette filière pour l’année passée. La bio a plus que le vent en poupe, le chiffre d’affaires progresse de 13,5 % par rapport à 2018.
La consommation tire la production
« La consommation tire la production », note le président. Les consommateurs demandent de plus en plus de références biologiques, et si la quasi-totalité du chiffre d’affaires toutes filières confondues est réalisée par des achats de produits alimentaires, la restauration hors foyer semble prendre aussi son envol : 640 millions d’euros ont ainsi été dépensés dans ce secteur, en hausse de 16,4 %. « Pendant cette période de confinement, les collectivités ont pris conscience de la relation qu’il peut y avoir entre production, consommation et la vie des territoires. Les élus seront de plus en plus sensibles et vont porter la restauration collective vers plus de produits locaux et bio, pour atteindre l’objectif de la loi Égalim de 20 % de produits bio en RHD et 50 % sous label ».
La pomme de terre coche toutes les cases
Sur la production et la consommation des pommes de terre, le négociant Francisco Moya précise que cette culture « progresse dans tous les formats de distribution. La pomme de terre coche toutes les cases, comme le côté éthique, l’origine française, un produit frais qui a du goût ». Que ce soit dans des circuits généralistes ou spécialisés, le tubercule biologique progresse en termes de taux de pénétration. « Sur les trois dernières années en cumul, la progression de ce taux est de 20 % ».
Claire Genova, productrice de pomme de terre biologique dans la Beauce, explique que « la production française évolue de façon très positive quand l’import suit une tendance lourde baissière de – 75 % ». En cinq ans, la sole française consacrée à la culture de ces tubercules bio a augmenté de 18 %, pour atteindre 2 125 ha sur la campagne 2019-2020 pour 52 000 t.
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La France doit être leader
Philippe Henry rappelle que « la Commission européenne espère 25 % de production biologique d’ici à 2030. La France doit s’emparer de ce marché pour être moteur, leader ». Si les Allemands consomment en moyenne 144 € de denrées alimentaires bio par an et par habitant, les Français en consomment 178 €. L’Espagne tient la tête des surfaces agricoles bio en Europe, avec plus de 2,2 millions d’hectares, suivi de la France, cultivant sur 2 millions d’hectares.[/box]