Patrice et Gwenaëlle Gloro ont su s’adapter face à la crise sanitaire. Ils ont participé à la création du « Drive fermier 35 », belle aventure réunissant 60 producteurs d’Ille-et-Vilaine qui se poursuit aujourd’hui.
Sur la ferme de la Clairambaudière à Bain-de-Bretagne (35), la transformation des cochons et la vente directe ont été développées à partir de 1999 par les parents de Patrice et Gwenaëlle Gloro. Aujourd’hui, le frère et la sœur gèrent l’exploitation familiale. « Suite aux différentes crises porcines, nos parents ont souhaité s’assurer un revenu constant et équitable », retracent les deux associés qui se sont installés en 2008. « La ferme était bien placée entre Rennes et Nantes. Nos parents faisaient déjà un peu de vente directe, les gens étaient contents de pouvoir acheter à un producteur qu’ils connaissaient. »
Une motivation basée sur la confiance toujours d’actualité 20 ans après. « Nos clients apprécient de pouvoir parler avec nous, de connaître notre mode de production. » La ferme fait travailler deux charcutiers, deux vendeurs et un porcher, en plus des deux associés. Pour se rapprocher de leur clientèle, il y a 4 ans, les éleveurs ont déménagé leur magasin de vente qui se trouvait sur la ferme, dans la zone artisanale de Bain-de-Bretagne. « Le magasin est ouvert 3 jours par semaine et nous sommes présents sur 6 marchés. Une activité traiteur est aussi proposée. »
Mise en place de petits conditionnements
Lors de la crise du Covid-19, ils ont dû s’adapter pour répondre à la forte demande de produits locaux vendus en direct. « Nous avons participé à la création du drive fermier en lien avec Bienvenue à la ferme et Comptoirs paysans, deux réseaux de producteurs auxquels nous adhérons. » Patrice et Gwenaëlle Gloro ont revu leur offre, proposant 4 nouveaux types de colis : de plus petits conditionnements allant de 1 à 5 kg. « Généralement, les caissettes proposées sont plutôt de 5 à 10 kg et nous faisons aussi de la vente en demi-gros. Le drive nous a permis de nous faire connaître auprès de nouveaux clients. Au plus fort de la crise, l’augmentation de la vente directe a été de 15 à 20 %, mais la partie traiteur a baissé. » Depuis le déconfinement, l’activité drive régresse un peu, logiquement, mais de nouveaux clients continuent à passer commande.
20 à 25 % des porcs vendus en direct
D’une SAU de 60 ha, la ferme compte 300 truies et la moitié des porcs sont engraissés dont 20 à 25 % sont vendus en direct. Les animaux sont nourris avec un aliment fabriqué à la ferme à base de céréales en partie cultivées sur l’exploitation (blé, orge), le reste étant acheté à des producteurs de la région. « À partir de 120 jours, ils reçoivent une complémentation riche en polyphénols qui limite l’oxydation de la viande. Cela représente un surcoût de plus de 5 €/porc mais la viande est de meilleure qualité. » Les éleveurs se chargent d’amener les porcs à l’abattoir de Montfort-sur-Meu, « deux fois par semaine, cela offre de la souplesse.» Et ils ramènent les demi-carcasses entières prêtes à être transformées en rôti, charcuteries, côtes, saucisses… Au sel de Guérande, les recettes ne contiennent ni colorants ni conservateurs.