Déléguer à une ETA ou une Cuma les semis de couverts après céréale est une bonne solution qui permet d’implanter précocement ces espèces végétales.
Yves Le Troquer, conseiller à la Chambre d’agriculture, estime qu’il faut conduire les couverts végétaux et les dérobées comme une culture. « Il convient de bien préparer son sol, avec de bonnes conditions de semis ». Même dans un semis simple à la volée, le conseiller préconise « un léger grattage pour enfouir légèrement ces graines, pour qu’elles bénéficient de l’humidité du sol et qu’elles n’entrent pas en compétition avec les adventices et les repousses du précédent ».
Mais la clé de réussite d’une dérobée ou d’un couvert réside dans sa date de semis : plus il sera semé tôt, plus il développera de biomasse. « Un agriculteur qui sème précocement derrière orge vers le 15 juillet à l’est de la Bretagne, peut dans de bonnes conditions espérer une exploitation de 3-4 t à l’automne avec un mélange RGI-trèfle incarnat et de 4-5 t au printemps, soit un gain d’environ 7-8 t de MS/ha sur la rotation ». La destruction de ces graminées / légumineuses devra être elle aussi précoce, pour ne pas pénaliser le maïs suivant.
Pour répondre à un calendrier de travail déjà chargé avec les moissons, les récoltes et enlèvements de paille, Yves Le Troquer conseille de déléguer les semis d’interculture. « Quand on délègue, on retrouve facilement de bonnes conditions de semis. Quand on le fait soi-même, on a tendance à retarder ces travaux ».
Gagner des unités d’azote
L’implantation précoce a une incidence sur le piégeage de l’azote avant l’hiver. Sur un couvert végétal semé mi-août plutôt que début septembre, « ce sont 20 unités d’azote supplémentaires de piégées ».
Qui dit semis avancé dans la saison dit croissance rapide et stade floraison atteint plus rapidement. Ainsi, les couverts courts type moutarde positionnés entre deux céréales « seront plus sensibles à la destruction mécanique. Il faut éviter un stade plus ligneux qui contribuera davantage à l’enrichissement du sol en humus qu’à la fertilisation azotée », conclut-il.