Bâches tissées, occultation, paille broyée, lit de désherbage : toutes ces techniques sont mises en œuvre chez Arnaud Guérillon pour maîtriser plus facilement l’enherbement.
Installé en maraîchage bio à La Bouëxière, Arnaud Guérillon gère l’enherbement avec différentes méthodes et outils qu’il teste et met en place depuis son installation en 2013. Il utilise par exemple des bâches tissées depuis 2015. « Cela permet aussi de garder la fraîcheur. Elles sont posées grâce à un dérouleur/enrouleur et lestée avec des sacs de sable. La durée de vie est de 10 ans minimum », a expliqué Arnaud Guérillon lors de la porte ouverte organisée par Agrobio 35 sur son exploitation le 7 juillet. Depuis 2 ans, il utilise aussi le désherbage par occultation sur carotte et panais. « Une bâche noire est posée sur le sol pendant un mois au minimum, puis pendant 3 jours après semis (avant la levée) pour garder l’humidité. »
[caption id= »attachment_46408″ align= »alignright » width= »301″] « Le feutre de chanvre mesure 1,20 m de large et pèse 400 g/m2 », montre Arnaud Guérillon.[/caption]
Il teste aussi le paillage organique depuis 2017 pour réduire les déchets plastiques et enrichir son sol. Le BRF (bois raméal fragmenté) a été utilisé avec succès, « mais j’ai arrêté car son coût devient trop important. » En 2019, suite à l’achat d’un broyeur à paille, il a essayé ce type de paillage sur haricot. « La paille broyée est placée manuellement après buttage des haricots. Cela maintient bien l’humidité et aucun désherbage manuel n’est nécessaire en cours de culture. La paille se dégrade ensuite pendant l’hiver. »
Feutre de paillage 100 % chanvre
Le producteur fait aussi partie d’un groupe Dephy Ferme de 12 maraîchers. « Sur 2020, nous testons un feutre de paillage 100 % chanvre produit en France, sur courge et courgette en plein champ et sur tomate sous abri », détaille Alexander Kröner, technicien Agrobio 35 et animateur du groupe. « Il est comparé à la toile tissée, la paille broyée, au BRF, aux films polyéthylène ou biodégradable. La température du sol, la minéralisation, les adventices, la croissance sont observées et analysées. »
En avril 2019, le maraîcher a investi dans un lit de désherbage (marque Elatec). Il a bénéficié d’aides de la MSA pour ce matériel qui coûte plus de 7 000 €. Les roues sont guidées grâce à une manette. Le gain de temps est faible, mais « on gagne en confort de travail. Cela permet de changer de position », apprécient les salariées.
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Toutes les productions vendues en direct
Sur 1,8 ha (2,2 ha en tout avec le bâtiment), Arnaud Guérillon cultive toutes sortes de légumes de plein champ (pomme de terre, carotte, ail, oignon, une trentaine de variétés de courges, betterave, topinambour, haricot, fraise…), aidé par deux salariées. « Je n’ai pas de serre car des voisins maraîchers étaient déjà sur ce type de production. Cela m’a permis de plutôt investir dans du matériel : rotobêche, cultirateau, herse étrille, planteuse, broyeur à marteaux, buteuse… », note le producteur. « Je n’ai pas besoin de système d’irrigation car mes terres sont profondes. » Dans les rotations, les pommes de terre reviennent tous les 4 ans, les autres légumes tous les 5 ans généralement. Toutes les productions sont vendues en direct via une Amap, l’association Panier des prés qui regroupe 29 producteurs et le marché de Liffré. « J’adhère aussi au groupement de producteurs MangerBio 35 qui livre la restauration collective. »
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