La préfète de Région a profité de son passage par Saint-Brieuc pour faire un point sur le plan de lutte contre la prolifération des algues vertes. Elle a été reçue par des agriculteurs sur une parcelle de Lamballe-Armor.
Mardi 7 juillet, Michèle Kirry, préfète de la région Bretagne, s’est déplacée en baie de Saint-Brieuc, sur une parcelle agricole, afin de mettre l’accent sur les pratiques agronomiques vertueuses pour l’environnement. La responsable a expliqué que, malgré les demandes sociétales pressantes, « la lutte contre la prolifération des algues vertes est une affaire de longue d’haleine ». Précisant que notre « société de l’immédiateté ne peut pas exiger du monde agricole que les efforts soient payants tout de suite ».
Michèle Kirry a rappelé que le 2e Plan de lutte (prévu sur 2017-2021, mais prolongé de 2 ou 3 ans) comportait trois volets essentiels : la recherche pour une meilleure connaissance du phénomène via le Centre d’études et de valorisation des algues (Ceva), l’aspect curatif passant par le ramassage des algues échouées et la partie préventive « qui s’appuie notamment sur le financement et le développement de pratiques agricoles limitant les fuites de nitrates venant nourrir les algues dans les baies ».
Prestation de semis financée par le Plan
La représentante de l’État a été reçue par Sébastien Botrel et Laurent Guernion, président et vice-président de la Cuma de la Baie. Dans une parcelle d’orge fraîchement moissonnée, ils ont procédé à une démonstration de semis de couverts. « Nous sommes bien conscients du problème des algues vertes dans notre région touristique et essayons sans cesse d’améliorer nos pratiques. C’est important de venir voir ce que nous faisons sur le terrain, je vous en remercie », a démarré Sébastien Botrel. Et la préfète de souligner, au passage, l’essor du semis précoce de couverts pour assurer la couverture des sols et piéger les nitrates : « 4 000 ha en 2017, 8 000 ha en 2018 et 12 000 ha en 2019 en Bretagne ». À l’échelle de la Cuma, l’engouement va également croissant : « 100 ha en 2017, plus de 300 aujourd’hui… », détaillent les deux agriculteurs. Avant de souligner l’importance de la prise en charge du coût de la prestation de semis. « L’aide provenant du Plan de lutte, autour de 50 €/ha versés à la Cuma, couvre les frais d’implantation menée par un chauffeur salarié. C’est attractif d’un point de vue financier, mais également en termes d’organisation du travail puisque l’été est une période très chargée sur les exploitations alors que la main-d’œuvre est devenue le facteur limitant sur nos ateliers. »