Un audit proposé par la Chambre d’agriculture, en partenariat avec la Communauté de communes de Peyben-Châteaulin-Porzay, donne des pistes à des éleveurs laitiers pour gagner en autonomie fourragère et pour meilleur revenu.
L’accompagnement d’éleveurs laitiers sur le bassin de Châteaulin a démarré en 2015 suite à une rencontre entre la Chambre d’agriculture et la Communauté de communes de Pleyben-Châteaulin-Porzay (CCPCP). Ces entretiens ont eu lieu « en pleine crise laitière. Les maires s’interpellaient sur des actions à mener pour aider leurs agriculteurs », se souvient Jean-Hervé Caugant, président de la Chambre d’agriculture du Finistère. L’EPCI répond favorablement à la demande, en proposant une aide financière en complément des autres aides possibles sur le territoire.
Un pilier de l’économie
Gaëlle Nicolas, maire de Châteaulin et présidente de la Communauté de communes, a constaté « de l’isolement et de la détresse pendant cette crise laitière. Pourtant, sur le territoire, l’agriculture est un pilier du développement l’économique ». Pour aider ce pilier, l’aide finance des travaux de la Chambre d’agriculture.
Concrètement, un audit est proposé aux éleveurs, afin « d’améliorer les aspects techniques et économiques, dans l’objectif de tirer un meilleur revenu », note Jean-Hervé Caugant.
Cet audit a été réalisé chez Pierre Auffret, jeune agriculteur de Pleyben installé en 2012. « Fin 2018, un des associés a fait valoir se droits à la retraite. Il y a eu une remise en question du système, d’un point de vue social, économique, technique et de main-d’œuvre », fait observer Pierre Bescou, conseiller lait à la Chambre d’agriculture, qui a suivi l’accompagnement de cette exploitation de 130 vaches laitières. « Il faut de la cohérence pour être efficace. Fallait-il continuer la production laitière ? Si oui, comment ? ». Autant de questions abordées lors de l’audit, complété d’une enquête sur le temps de travail, le raisonnement des coûts de production et les volets environnementaux.
Une ferme plus cohérente
Depuis cet accompagnement, Pierre Auffret s’est orienté vers une alimentation « plus à l’herbe. J’ai diminué la part de maïs dans la ration. J’ai souscrit une MAE ; j’achète beaucoup moins de soja ». Ces gains économiques lui ont permis indirectement de se dégager du temps libre, une partie des travaux des champs est désormais déléguée. Sur les 100 ha de SAU de la ferme, 60 sont à présent en herbe ; certaines pâtures ont été réensemencées. Une gestion plus fine de l’herbe apporte de bons résultats techniques, le rendement de MS/ ha est passé de 5 à 8 tonnes.