Le lupin jaune, pourvoyeur de protéines

5709.hr - Illustration Le lupin jaune, pourvoyeur de protéines
Pierre Avril recevait un groupe d’agriculteurs mardi dernier, lors d’une journée technique organisée par le Civam AD 56.
Sur sa ferme de 26 hectares en bio, à Plumergat, Pierre Avril implante des cultures pour l’alimentation humaine et animale. Le lupin jaune s’est imposé dans ses rotations.

La ferme de Trédazo, à Plumergat peut être qualifiée de station expérimentale, tant les essais y sont nombreux. Pierre Avril, par ailleurs concepteur et vendeur de matériel agricole, sème, depuis dix ans, du lupin jaune, sa culture fétiche. « Au départ, je produisais essentiellement du lupin bleu, avec quelques bandes de lupin jaune. Une année, l’anthracnose et une larve ont ravagé la culture. Seul le lupin jaune a résisté ». Depuis, les parcelles se colorent de jaune à la floraison. L’agriculteur ne tarit pas d’éloges sur une plante facile à conduire et régulière en rendement.

Autonomie protéique

Les semis ont été réalisés en mars-avril, en association avec de l’orge (140 kg de lupin et 30 kg d’orge). « C’est un peu dense ; on doit pouvoir descendre à 100 kg de lupin pour favoriser la ramification de la plante ». L’association a été semée dans des parcelles avec et sans labour. « A l’avenir, je privilégierai le labour. Les terres sont plus propres ». Un passage de herse étrille est réalisé en prélevée. La récolte n’est pas trop tardive, en fin août. « Les gousses ne s’ouvrent pas et préservent les graines. Les rendements sont réguliers, à 20-25 qx par hectare ». Le lupin a aussi l’avantage de décompacter le sol grâce à ses racines profondes et de laisser un reliquat d’une soixantaine d’unités d’azote. Son taux de protéines (40%) en fait un aliment apprécié en élevage. « C’est une plante qui peut permettre d’assurer l’autonomie en protéines des élevages en agriculture biologique », assure le producteur.

Alimentation humaine

Le lupin est vendu à 600 € la tonne dans des élevages voisins. En alimentation humaine, le prix monte à 4 € du kilo. Dans ce cas, un tri sévère est nécessaire. Pierre Avril travaille avec une Cuma de Loire-Atlantique (trieur optique) et stocke son produit débarrassé des impuretés dans son entreprise de Ploemeur, avant de le vendre à des enseignes bio. Un marché en essor car, réduit en farine, ses propriétés technologiques lui permettent de remplacer le jaune d’œuf, en pâtisserie-viennoiserie ou d’entrer dans la fabrication de produits sans gluten.

Des lentilles depuis 5 ans

Les lentilles sont semées dans une terre réchauffée en avril-mai, en association avec une plante tutrice et couvrante (cameline, lin), à raison de 100 kg/ha, 5 kg de cameline et 2 kg de lin. Les rendements sont de 7 qx en moyenne. Elles sont vendues à un prix de 5 €/kg à Biocoop ou à la Marmite Bretonne (conserverie). La récolte, réalisée fin août, est contraignante car elle nécessite d’être débarrassée des impuretés (tamis, trieurs, souffleries).


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