Plus un été sans qu’il n’y ait de restriction de l’usage de l’eau en France. En Bretagne, cette année, seul le Morbihan est en « vigilance sécheresse ». Une chance… Avec le réchauffement climatique, le déficit hydride est un fait avec lequel il faudra désormais composer. Le manque d’eau n’affectera pas que l’agriculture. Il créera inévitablement des conflits d’usage sur les territoires. Y compris en Bretagne. Il y a donc nécessité d’anticiper les pénuries à venir. Ce qu’a fait la Provence qui, en conséquence, n’est pas la région la plus mal lotie en matière d’approvisionnement. En construisant des ouvrages aussi impressionnants que le Pont du Gard, les Romains ont été précurseurs dans la région. Puis ce fut Napoléon qui initia les grands canaux d’irrigation. Enfin, aménagés au début du XXe siècle, de grands réservoirs mettent la région Paca à l’abri des grandes sécheresses.
De tels travaux s’avèrent de plus en plus difficiles à mettre en œuvre. Car, si un citoyen qui récupère son eau de gouttière est perçu comme un écologiste respectueux de l’environnement, un agriculteur qui souhaite créer une réserve collinaire pour collecter le surplus de pluie d’hiver est accusé de nuire au milieu. Les hydrologues considérant de leur côté que ces ouvrages perturbent le milieu naturel et sont inefficaces car plus de la moitié de l’eau stockée s’évaporerait avant son utilisation pour l’irrigation.
Quand le jour viendra où le pays devra choisir entre produire son alimentation sur place en irrigant ou importer en assoiffant des pays éloignés déjà déficitaires en eau, la question sera sans doute plus facile à trancher. En attendant un point semble faire consensus : il faut économiser l’eau car il s’agit d’une ressource rare. Encore plus rare demain.