Quelles alternatives à la paille ?

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Tas de dolomie et copeaux de bois dans un élevage de Loire-Atlantique. Les deux peuvent être associés en litière pour remplacer la paille.
Miscanthus, dolomie ou plaquettes de bois : le choix du substitut à la paille dépend souvent du contexte de l’élevage, de sa situation géographique.

• La paille de colza
La paille de colza est très fine mais a un pouvoir absorbant bien inférieur au triticale ou à la paille. Mais cela peut constituer un complément intéressant pour économiser la paille de blé, à condition d’avoir implanté du colza. Il n’est pas pertinent d’en acheter à l’extérieur. Le rendement à l’hectare n’est pas important.

• Les cannes de maïs
Pour ceux qui font du maïs grain, presser les cannes est bien à condition que le mois d’octobre soit sec. C’est donc un pari sur la météo. Le rendement à l’hectare est important, au moins cinq tonnes, mais le pouvoir absorbant est tout relatif. Il faut aussi s’assurer que la Cuma ou l’entreprise de travaux agricoles accepte de presser les cannes : c’est très lourd et cela peut endommager les presses.

• Le miscanthus
Implanter du miscanthus est intéressant pour les éleveurs bio avec un potentiel en céréales plutôt limité. Le pouvoir d’absorption est bon, ça ne chauffe pas et ça se décompose bien. Il faut juste passer un outil à dents chaque jour pour aérer la litière et prolonger sa durée de vie. Un bémol toutefois : le coût d’implantation est assez élevé.

• La dolomie
Ce sable dolomitique, composé de carbonate, est aussi appelé Dollit ou Irrilit. C’est une sorte de chaux aux propriétés asséchantes. On l’utilise en période hivernale, on l’épand ensuite comme du fumier, cela permet d’apporter du calcaire et de la magnésie. En logettes, il faut compter 800 grammes à un kilo par jour et par vache. Cela coûte entre 60 et 65 euros la tonne. Plus le bâtiment est aéré, plus la dolomie absorbera.

• Le mauvais foin
Si les stocks de foin sont bons, pourquoi ne pas utiliser celui de moindre qualité en litière ? Mais le mauvais foin pour la panse de vache n’est pas très bon non plus en paillage malheureusement ! Son pouvoir absorbant est un peu comparable à celui de la canne de maïs.

• Les plaquettes de bois
En litière, il faut compter 7 à 10 cm de plaquettes étalées à la pailleuse pour deux à trois semaines. Les animaux restent propres, et le temps de paillage économisé est important puisque l’on intervient moins souvent. Cette solution est intéressante dans les zones bocagères où la céréale coûte plus cher. Le coût de revient s’élève à 15 €/ m3. « Cela ne revient pas plus cher, coût de main-d’œuvre compris, que de la paille achetée à l’extérieur », certifie Bénilde Lomelet, conseiller élevages allaitants chez Seenovia. Et « c’est une bonne façon de valoriser les arbres ». Attention toutefois aux risques d’échardes, les plaquettes trop grossières peuvent blesser les animaux.

• Le compost
Pour ceux qui ont un séparateur de phase, récupérer la partie solide des déjections (le compost), est une solution intéressante. Le compost de déchets verts, qui ressemble à la fraction solide de lisier, fait tout aussi bien l’affaire. Il faut pour cela contractualiser avec la plateforme de compostage ou la station de traitement de déchets de son secteur.

Antoine Humeau


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