Dans le futur, le chauffage des cultures sous abris sera possible par le biais de multiples solutions. Savéol Énergies Nouvelles recherche déjà d’autres solutions à la cogénération.
Le think tank Savéol Énergies Nouvelles lancé en 2018 « est une démarche inédite pour réfléchir à la manière de chauffer les serres demain avec une énergie vertueuse », résume Erwan Le Pemp, en charge du projet pour la coopérative. Ce programme ambitieux vise 100 % d’énergie vertueuse consommée par les surfaces sous abris d’ici à 2050.
Avec 62 % de son parc total de cultures sous abris équipé de systèmes de cogénération, la coopérative maraîchère réfléchit à la fin programmée des contrats en cogénération. Les responsables explorent des pistes comme le solaire thermique, la pyrogazéification avec laquelle des essais de prototype devraient être conduis, ou du solaire thermique. « Nous ne sommes fermés sur aucun sujet, comme l’hydrogène. Toutefois, nous ne sommes pas équipés pour intégrer ce genre de système, c’est encore trop tôt ». La géothermie est aussi regardée d’un bon œil, même « si elle est encore peu développée. Des études ont été menées pour définir son potentiel, par forages. D’autres pays se sont lancés comme les Pays Bas ou la Belgique. Ces pays bénéficient de subventions corrélées au prix de la molécule de gaz naturel pour soutenir la filière », note Pierre-Yves Jestin, président de Savéol, qui aimerait que ce genre de procédure existe en France, « pour donner les mêmes armes ».
Optimiser les consommations
« La meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas », aime à rappeler Erwan Le Pemp. Pour répondre à cette idée, les serristes introduisent des outils digitaux pour piloter leurs installations. « C’est le cas des ordinateurs climatiques, qui sont d’une forte aide décisionnelle pour optimiser nos consommations d’énergie ». Le choix des variétés entre aussi en jeu, avec des plants de tomate moins gourmands en température la nuit. « Les serres sont des milieux de plus en plus isolés et étanches, ce qui contribue à diminuer leurs consommations. Mis bout à bout, ce sont de grandes économies », estime Pierre-Yves Jestin. Cette philosophie de consommation d’énergie verte se traduit par une alimentation en gaz vert en provenance de Guilers dès janvier 2021 pour chauffer le siège de la coopérative, à Plougastel-Daoulas.