Pour diminuer les coûts logistiques, à Plouigneau (29), Isabelle et Jean-François Montreer misent sur une plate-forme de co-livraison et de co-stockage.
À la ferme de Restedern, la vente directe se transmet de génération en génération. « Mes parents livraient déjà du beurre aux Halles à Morlaix. Les yaourts sont apparus dans la gamme de production dans les années 60, dans des pots en verre consignés. Le lait cru était conditionné en berlingot. Les petits-suisses, quant à eux, étaient distribués en sachet », explique Jean-François Montreer, montrant avec fierté les exemplaires des emballages.
La gamme et la zone de chalandise s’étoffent
Si les autres produits ont durant un laps de temps disparu, la vente du lait cru a toujours persisté sur l’élevage. En 1998, avant la fin des quotas laitiers, s’appuyant sur le réseau de distribution du lait, le yaourt est relancé. Le beurre et les petits-suisses suivront. La gamme de produits plus importante impose une zone de chalandise plus large. De la région de Morlaix, les livraisons s’étendent désormais de Brest à Saint-Brieuc.
Amortir les déplacements
La logistique en vente directe est un poste qui requiert du temps et de l’investissement. Un camion a été renouvelé récemment en crédit-bail sur l’atelier pour 800 € de location par mois. En GMS, les dépôts restent du ressort de chaque producteur « pour assurer le suivi de la mise en rayon », insiste l’éleveur. « Mais il nous arrive aussi de nous donner un coup de main entre producteurs. Une mutualisation de ces coûts pour les livraisons chez les détaillants et les petites quantités pourrait être intéressante pour que chacun s’y retrouve », espère Jean-François Montreer. C’est pourquoi, il a été séduit par la plate-forme Coclicaux qui a démarré en avril. Elle propose du covoiturage de marchandises. La plate-forme conseille un tarif pour la prestation, mais libre au producteur de l’adapter selon l’organisation du trajet. Quand le tarif est validé par les deux parties, le site propose le paiement, incluant l’assurance et les frais bancaires ainsi que la commission de la plate-forme.
Impact d’un site Internet
Du covoiturage de marchandises La plate-forme a pour objectif de mettre en relation les professionnels. D’un côté, elle permet aux restaurateurs de connaître les producteurs pour se fournir en biens locaux. D’un autre côté, elle veut mutualiser les espaces de stockage et les trajets pour favoriser ces approvisionnements locaux. À ce jour, 150 interlocuteurs se sont déjà inscrits avec 50 producteurs identifiés sur une carte proposant ou recherchant de la colivraison. En ce début de déconfinement, l’application est prête pour la rentrée de septembre, quand la restauration aura repris son rythme de croisière.Nicolas Bonnet, fondateur Coclicaux