Les tags d’une extrême violence peinturlurés sur les murs de la ferme du président de la FDSEA du Finistère, Jean-Alain Divanac’h, à Plonévez-Porzay, ne sont pas simplement inadmissibles : ils sont à condamner sans ménagement tant ils sont vils et abjects. Comparer élevage et nazisme, c’est d’abord mépriser le sort des millions de victimes qui ont péri sous la férule des sbires d’Hitler. Mettre sur un même pied d’égalité un génocide et l’élevage d’animaux pour la nourriture humaine est le fruit de la bêtise humaine ; le fruit d’une inculture historique et de la dénégation même de la condition humaine. Il faudrait suggérer aux protagonistes de telles vilenies de visiter Auschwitz en Pologne. Peut-être cette immersion de quelques heures dans ce camp de l’horreur les conduirait-elle à une forme de rédemption ?
Face à l’escalade de la violence qui oppose de manière de plus en plus virulente les anti-spécistes de tout poil aux éleveurs, il convient de plaider pour l’apaisement et la prise de hauteur ; étant entendu qu’il n’est jamais facile pour les agriculteurs de conserver leur calme dans de telles situations. La prise de hauteur est d’autant plus nécessaire que, sur le plus long terme, la profession agricole devra indubitablement intégrer les profondes évolutions sociétales à l’égard du monde animal et plus particulièrement chez les jeunes générations. Les études d’opinion et sondages successifs mettent clairement en lumière une préoccupation grandissante des Français à l’égard de l’amélioration du bien-être des animaux. L’ignorer, voire le railler, serait une erreur pour l’avenir de l’élevage pris en tenaille entre les anti-élevage et les start-up alimentaires innovantes dont les investissements dans les protéines alternatives ont accéléré de manière significative en 2020.