Agricultrices : la terre est leur métier

5941.hr - Illustration Agricultrices : la terre est leur métier
Rendez-vous traditionnel de la filière bio dans le Grand Ouest, le salon « La terre est notre métier » se déroulera les 22 et 23 septembre, à Retiers (35).
« La terre est notre métier », le salon agricole de la bio qui a lieu tous les deux ans, se tiendra à Retiers, en Ille-et-Vilaine, les 22 et 23 septembre. Parmi les nouveautés de cette seizième édition : un pôle dédié à la bio au féminin. Explications avec Elodie Dragon, administratrice Agrobio 35 et présidente de la commission « Femme et bio ».

Pourquoi la création de ce pôle « La bio au féminin » au sein du salon ? 

[caption id= »attachment_47255″ align= »alignright » width= »268″]5947.hr Elodie Dragon, 33 ans, est installée en agriculture bio (poules pondeuses et vaches allaitantes) avec sa sœur, sur la ferme familiale, à Meillac (35). Administratrice d’Agrobio 35, elle est également, depuis le mois de mars, présidente de la commission « Femme et bio ».[/caption]

Elodie Dragon : Tout est parti d’une enquête lancée en 2018, lorsque Stéphanie Pageot était présidente de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB). L’objectif était d’identifier les freins à l’engagement des femmes dans les mouvements agricoles. Plus de 2 500 agricultrices bio ont alors répondu au questionnaire. Et l’analyse a montré que si ces femmes étaient majoritairement jeunes, diplômées et non issues du monde agricole, celles travaillant sur l’exploitation avec leur conjoint restaient malgré tout cantonnées à certaines activités. 

À savoir…

E. D. : Ce sont presque toujours les femmes qui réalisent les tâches administratives liées à l’exploitation. Sur la ferme, ce sont également elles qui, le plus souvent, sont en charge des activités de diversification comme la transformation ou la vente directe. À cela, s’ajoutent la préparation des repas, les diverses tâches ménagères, s’occuper des enfants… Au final, cela se traduit par une charge mentale importante et un manque de temps disponible pour s’engager.

Que faire pour que les choses évoluent ?

E. D. : L’agriculture bio, c’est un projet global pour une société plus juste, plus harmonieuse, plus solidaire. Et l’égalité entre les personnes est aussi un objectif pour nous. Des actions sont en cours pour améliorer la représentativité des femmes au sein des instances de gouvernance. Nous visons la parité. Aujourd’hui, quand un homme achève son mandat, il faut présenter des femmes pour lui succéder.

Il y a aussi des outils « techniques » à mettre en place pour répondre à la problématique du manque de temps. Si dans les services de remplacement, il y avait plus de personnes capables   d’assurer la partie administrative des exploitations, les femmes pourraient plus facilement s’absenter et donc davantage s’engager dans les différentes organisations. Et pour obtenir une meilleure répartition des tâches dans les travaux de la ferme, il faut aussi proposer aux femmes des formations telles que la conduite des engins agricoles. Nous avons, par ailleurs, instauré des groupes d’échanges entre femmes agricultrices au niveau local afin de mieux identifier les besoins et de faire émerger des idées innovantes. Et c’est la combinaison de toutes ces différentes mesures qui permettra de faire évoluer la situation.

Que propose le pôle «la bio au féminin » durant le salon ?

E. D. : Nous avons bâti un programme varié sur les deux journées avec notamment une pièce de théâtre sur la place des femmes en agriculture biologique et des tables rondes sur des sujets comme le remplacement pour le congé maternité, la question du genre en agriculture, l’engagement des femmes au sein des structures syndicales et des organisations économiques… Je précise que, afin de permettre aux parents de participer sereinement aux différentes conférences, pour la première fois, nous proposons sur place un service de garderie accueillant les enfants âgés de 3 à 12 ans !

En savoir + : www.salonbio.fr 

Propos recueillis par Jean-Yves Nicolas

La bio du Grand Ouest tient salon

Créé en 2001, le salon « La terre est notre métier » est mis en œuvre par le réseau des agriculteurs bio de Bretagne, des Pays de la Loire et de Normandie. Cette manifestation, dont le Crédit Mutuel de Bretagne est partenaire, rassemble tous les deux ans, fin septembre, près de 150 exposants spécialisés qui viennent à la rencontre des producteurs et des professionnels de l’agriculture biologique. Machinisme, semences, techniques, accompagnement, opérateurs des filières bio, professionnels de la restauration collective : cet événement bretillien réunit l’ensemble des acteurs de la bio autour d’un programme accordant une large place aux animations, démonstrations et conférences.


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