DeLaval a développé un système de rafraîchissement des vaches par aspersion. Un système de capteurs déclenche la douche puis le ventilateur quand elles viennent manger.
« On rafraîchit l’animal, par l’air ambiant », prévient d’emblée Marie-Cécile Lanoe, chef de produit accessoires d’élevage chez DeLaval. Ce que propose la firme suédoise, ce n’est pas de la brumisation mais bel et bien de la douche. L’eau n’est pas sous pression. Il s’agit de tuyaux équipés de buses, positionnés horizontalement sur toute la longueur du bâtiment, le long des cornadis. Des capteurs, devant la table d’alimentation permettent de déclencher la douche, pendant environ cinq secondes, dès qu’un animal avance et passe sa tête aux cornadis pour manger.
Mais il n’y a pas que la douche. Des ventilateurs de 1,20 m de diamètre (un tous les 10 mètres) se mettent aussitôt en route : un flux d’air de 3 mètres par seconde permet de sécher les vaches qui viennent d’être aspergées.
Des douches collectives
En réalité, il ne s’agit pas de douches individuelles mais de douches collectives. Le bâtiment est divisé en trois zones sur sa longueur. Dès qu’un animal passe sa tête aux cornadis, toutes les vaches sur une quinzaine de mètres sont arrosées. Le système est programmable et ne se met en route que lorsqu’il fait à la fois chaud et sec, soit « environ 120 jours par an, variable selon les régions. »
Trente litres par jour
« Arroser et envoyer un flux d’air, cela ne peut qu’être positif, on crée les conditions pour évacuer la chaleur », commente Bertrand Fagoo, de l’Institut de l’élevage, qui a suivi les tests opérés sur la ferme de référence DeLaval en Isère. Toutefois, il n’a pas constaté de différence de répartition des animaux dans le bâtiment. « Contrairement à la brumisation, les vaches ne se jetaient pas dessous pour être arrosées, elles n’ont pas marqué de préférence pour ce système. »
Autre limite au dispositif, la consommation d’eau, en périodes de potentielles restrictions. L’Institut de l’élevage n’avance pas de chiffres, mais « si l’on veut que ce système soit vulgarisable, il faudrait davantage de zones, pour n’arroser que deux ou trois vaches et non une vingtaine d’un coup », estime Bertrand Fagoo. Calculette en main, Marie-Cécile Lanoe évalue à un mètre cube de consommation d’eau par jour pour soixante vaches. « C’est beaucoup moins que ce que les animaux auraient consommé en pleine chaleur sans aspersion. Une vache consomme entre 70 à 100 litres par jour, cette consommation peut augmenter de 20 à 40 % en été et donc dépasser les 1 000 litres par jour en été pour un troupeau de soixante vaches. »
Le coût d’un tel équipement s’élève quant à lui autour de 15 000 à 18 000 € environ pour un bâtiment de soixante vaches. Cela comprend le système de douche, les ventilateurs et capteurs avec boîtiers de gestion associés. « La ventilation du reste du bâtiment (couchage) est indispensable en parallèle », prévient Marie-Cécile Lanoe.
A.H.
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Votre bâtiment est bas, encaissé, surchargé… ? Il existe un concept mémo technique qui se base sur les lettres FORD, présentant quatre pistes pour améliorer votre stabulation. F comme Flux d’air Pour un bon fonctionnement été comme hiver, il faut créer un flux d’air. Pour cela, deux moyens se présentent à vous : – Aménager des bardages amovibles, – Créer un flux d’air forcé avec des systèmes de brasseurs instaurant des flux de 1 à 3 m/seconde pour le bien-être des vaches laitières. O comme ombre Les animaux ne doivent pas être sous les rayonnements solaires. Pour éviter cet effet de serre, 5 à 10 % de la surface de la toiture maximum doit être en translucides. Et ces translucides sont d’autant plus à éviter sur les rampants sud/sud-ouest. Avec moins de translucides, on peut gagner 5 à 6 °C de différence… R comme rayonnement Le béton banché emmagasine la chaleur en journée et la libère en fin d’après-midi. Pour éviter ce rayonnement des parois, il faut le moins possible de béton et surtout sur les côtés sud-sud-ouest de la stabulation. D comme douche Manuelle, sur une aire d’attente ou une zone particulière du bâtiment, ou mécanisée avec une rampe, c’est la douche à basse pression qui est la plus efficace pour rafraîchir la vache laitière en Bretagne. Projetée de 0,2 à 0,5 bar, l’eau va mouiller la vache jusqu’à la peau. Et c’est l’évaporation de cette eau par un flux d’air qui va apporter la sensation de fraîcheur à l’animal, sans souiller l’aire de vie ni augmenter l’hygrométrie de la stabulation. Daniel le Clainche, référent technique, GDS Bretagne
Propos recueillis par Carole David