Cultivons autrement

20190405 115536 - Illustration Cultivons autrement
Séance “cultivons Autrement” en légumes industrie avec collaborateurs et agriculteurs
Après un an de travail collaboratif en 2019, Eureden a lancé en février dernier sa démarche Cultivons Autrement auprès des collaborateurs et des agriculteurs qui ont dessiné les contours de ce plan d’actions, d’ores et déjà mis en œuvre depuis cette campagne 2020. Points de vue de Pierre Antonny, directeur Eureden Agriculture, et de l’un des administrateurs référents, Bruno d’Hautefeuille, agriculteur à Remungol (56).

« Nous agriculteurs-coopérateurs et collaborateurs Eureden, nous nous engageons avec optimisme et enthousiasme à imaginer un modèle d’agriculture toujours plus responsable et une alimentation de qualité accessible à tous. Nous nous engageons ainsi à réduire fortement l’usage et l’impact des produits de santé végétale sur les cultures. Pour y parvenir, nous renforçons encore la mise en œuvre de solutions efficaces et respectueuses de la biodiversité en déployant un plan d’actions ambitieux sur la période 2020-2025. Bien cultiver pour bien nourrir les Hommes est notre mission au quotidien. »

Pierre Antonny, pouvez-vous nous expliquer cette démarche et comment vous allez évaluer cet engagement pris par la coopérative Eureden ?

P.A. : « Tout d’abord, je tiens à saluer le travail de qualité qui a été mené dans les différents groupes de travail et qui a abouti à un plan d’actions stratégique clair à horizon 2025 pour notre démarche “Cultivons Autrement”. Le déploiement des actions concrètes s’articulera autour de cinq axes, essentiels à la transition vers de nouveaux modèles d’agriculture : les pratiques alternatives et les outils numériques de précision vont se développer de manière évidente. Nous avons au sein d’Eureden, des idées, outils et compétences pour proposer des méthodes innovantes aux agriculteurs. À nous également de favoriser le partage d’expériences au sein de groupes de progrès, tels que les groupes Ecophyto 30 000 Fermes ou Dephy, et de proposer des formations adaptées à nos collaborateurs et aux adhérents de la coopérative. D’autre part, il nous appartient de mettre en place des assurances ou des modèles de mutualisation des risques dès qu’il s’agira de tester, par exemple, une solution alternative. Et pour aller jusqu’au bout des choses, nous devons réfléchir à des filières valorisant les pratiques agro-écologiques mises en œuvre par les agriculteurs.

Concernant l’évaluation de notre engagement, nous avons déterminé des indicateurs de suivi de ces 5 axes de travail qui nous permettront de mesurer les progrès chaque année : surfaces déployées en OAD*, nombre de fermes ayant bénéficié d’une prestation agronomique globale, nombre de fermes engagées dans une démarche de certification environnementale, AB ou HVE, nombre d’heures de formation en agro-écologie, etc. L’un d’entre eux intègre d’ailleurs notre grille RSE* et sera suivi de près par l’administration. Il s’agit des surfaces cultivées avec des solutions alternatives à la chimie de synthèse. »

Bruno d’Hautefeuille, vous êtes l’un des administrateurs référents de la démarche Cultivons Autrement. Quel est votre regard sur cet axe de travail stratégique pour Eureden ?

B.H. : « Nous avons pu concrétiser cette démarche rapidement après l’union d’Eureden, et nous nous réjouissons d’avoir pu le faire. Cela a été possible grâce aux orientations déjà prises dans l’une et l’autre des coopératives, même si les méthodes étaient différentes. Nous étions en phase sur l’ambition et le travail réalisé sur Cultivons Autrement est prometteur. De mon point de vue, parmi toutes les actions à mener pour réduire les intrants, la première mesure est de penser “agronomie”. Il s’agit non seulement de se préoccuper d’une culture et d’une parcelle, mais aussi de penser rotations, génétique, associations de cultures, travail du sol, etc. Avoir une vision ‘territoire’ est essentiel car une parcelle se situe dans un environnement avec des talus, bandes enherbées, bandes fleuries… qui ont aussi un impact.

La culture du colza est un bon exemple avec de nouvelles variétés, des semis plus tôt dans la saison, le mélange avec une variété précoce type Alicia, les plantes compagnes. Ces nouvelles pratiques ont permis de limiter voire supprimer insecticide et désherbage. Les autres solutions viendront en complément, comme les OAD (Xarvio, Scanbean, Be api…), l’agriculture de précision avec les guidages GPS ou encore les interventions mécaniques de désherbage. Les nouvelles technologies (Carbon bee, robotisation…) ont également un bel avenir. Dans Cultivons autrement, tout le monde détient une partie de la solution. L’idée est de travailler à tous les niveaux de la filière, de l’amont à l’aval, mais aussi au niveau du consommateur. »

Propos recueillis par Carole Perros / Eureden

*Responsabilité sociétale des entreprises
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