Davantage d’autonomie protéique et de diversité dans l’auge

5993.hr - Illustration Davantage d’autonomie protéique et de diversité dans l’auge
À l’initiative de la démarche Bleu-blanc-cœur en 1999, Valorex a depuis poursuivi sa route et lancé plusieurs projets. Les derniers en date, Prodival et Dival, visent davantage d’autonomie protéique tout en répondant aux attentes sociétales.

Valorex fait partie des entreprises remarquables de l’opération Innov’Space. « Nous avons remporté 7 trophées, du lancement de Bleu-blanc-cœur en 1999 au projet Dival en 2019  », souligne Béatrice Dupont, directrice business de Valorex. L’entreprise a également été distinguée à trois reprises dans le Top 100 des innovations les plus marquantes pour les filières, sélectionnées par le jury Innov’Space à l’occasion des 25 ans de l’opération. « Preuve de la durabilité de nos innovations. »

En 2007, Valorex avait sorti l’IT3 qui simplifiait la vie des techniciens et éleveurs pour piloter les acides gras (oméga 3/oméga 6) dans les rations et les produits alimentaires. La même année, était lancé Visiolait : outil d’interprétation des analyses du lait (par infrarouge) pour piloter la ration alimentaire des vaches laitières sur les acides gras, en fonction des objectifs de l’élevage. « Aujourd’hui, près de 5 000 éleveurs l’utilisent comme indicateur de performance, de santé du troupeau et d’équilibre de la ration. »

[caption id= »attachment_47471″ align= »aligncenter » width= »720″]5991.hr De gauche à droite : Hélène Piroelle, Guillaume Mairesse et Béatrice Dupont près du site de Valorex à Combourtillé (35).[/caption]

Partenariat avec l’Inrae

Désormais, Valorex va plus loin que cette approche « acides gras » et s’oriente vers les protéines. « La France importe 3,5 millions de tonnes de soja, culture essentiellement OGM qui contribue à la déforestation. Des pistes peuvent être explorées pour amener des protéines dans les rations : fourrages, tourteaux de colza mais aussi nouvelles cultures. Depuis les années 80, la recherche a été stoppée sur les protéagineux en France, pourtant ils pourraient retrouver une place. Nous avons développé avec l’Inrae et d’autres partenaires un programme de recherche sur 6 ans qui va se terminer en 2021. Il porte sur des essais de cultures protéagineuses (pois, féverole, lupin, colza, lin, soja…) et la mise en place de procédés de cuisson de ces graines pour augmenter leur digestibilité. »

En volaille, jusqu’à 50 % de substitution au soja sans surcoût

Dans le prolongement de ces essais, Valorex commercialise désormais une gamme de produits baptisée Inevo. « Nous allons travailler aussi sur le mode d’emploi de ces matières premières, en volaille dans un premier temps, filière très dépendante du soja. On peut substituer jusqu’à 100 % du soja dans ces filières. Nos essais montrent que jusqu’à 50 % de réduction, il n’y a pas de surcoût. »
Sorti il y a un an, « l’indice Dival répond à une demande sociétale en évolution. Il permet d’objectiver la diversité nutritionnelle dans l’auge et l’autonomie protéique tout en répondant aux attentes sociétales », précise Guillaume Mairesse, responsable recherche et innovations Valorex. « Comme on le recommande dans le PNNS (Programme national nutrition santé) pour les humains, l’apport de davantage de nutriments en diversifiant la ration est bénéfique pour les animaux. »

Classement selon le taux de protéines, l’origine, l’environnement…

S’appuyant sur une table contenant pour le moment plus de 250 matières premières primaires, l’indice Dival mesure l’apport en protéines dans la ration, sa diversité et sa réponse à différents enjeux sociétaux. Dans le classement d’une matière première, on tient compte de l’origine (provient-elle de la ferme, de France, de l’UE ou de plus loin), de la biodiversité (le blé, le maïs, le colza ou le tournesol ne cochent pas cette « case »), de la naturalité (pas d’OGM ou de traitement chimique), de l’environnement et de la santé des sols. Une composante prend aussi en compte le potentiel de valorisation des nutriments (sélection variétale ou graines spécifiques et/ou traitement).
Valorex a réalisé une expérimentation sur 43 élevages qui a montré une production laitière supérieure, à 33 kg/VL, pour les élevages ayant des Dival plus élevés, contre 29,3 kg/VL pour les plus faibles. « Comme l’IT3, cet indice va dans le sens de meilleures performances pour les éleveurs », note Béatrice Dupont.

Bleu-blanc-cœur fête ses 20 ans

Bleu-blanc-cœur a intégré l’indice Dival dans son cahier des charges. « Nous avons par ailleurs acté l’interdiction du soja d’importation (hors d’Europe) pour fin 2022. L’association travaille aussi sur la prise en compte du bien-être animal et du bilan carbone », indique Hélène Piroelle, manager des filières innovations Bleu-blanc-cœur. L’association va fêter ses 20 ans cette année. Indépendante de Valorex aujourd’hui, elle réunit 950 entreprises et rassemble une communauté de 7 000 agriculteurs, 1 850 professionnels de santé, 600 représentants des métiers de bouche, 2 500 consommateurs et des scientifiques. En progression constante, la marque représente aujourd’hui 9 % de la production française de porcs, 5 % en œufs et 5 % en lait, yaourts, desserts lactés.


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