Des aménagements sans consommation électrique peuvent permettre des flux d’air traversant dans les stabulations.
« Si la ventilation hivernale consiste à faire entrer l’air et casser la vitesse du vent avec des matériaux poreux pour protéger les animaux des courants d’air directs, il est nécessaire de diriger directement l’air, et d’accentuer la vitesse de l’air, sur les animaux en été pour les rafraîchir », précise Sébastien Guiocheau, chargé d’études bâtiments à la Chambre d’agriculture de Bretagne.
Jusqu’à présent axé sur la ventilation hivernale
En général, les bâtiments semi-ouverts qui se construisent actuellement, le sont sur la façade est/sud-est, centrés jusqu’à présent sur la ventilation hivernale. Ils sont avant tout conçus pour être résistants aux tempêtes hivernales et protéger les animaux des vents et de la pluie tout en permettant l’évacuation de l’humidité et des gaz produits pour une bonne maîtrise de l’ambiance et du niveau sanitaire. Pour répondre à cette nouvelle problématique de chaleur estivale, « les bâtiments peuvent être encore plus ouverts pour les vaches adultes, en fonction du site, avec quelques aménagements, comme des débords de toit pour que le soleil ne rentre pas dans le bâtiment. »
Rechercher des solutions économes
Après des périodes de forte chaleur, la tendance est d’aller vers un recours rapide vers les ventilateurs. « Or, les performances constatées sont souvent inférieures à celles annoncées. Si le chaînage de l’air qui doit circuler de manière homogène dans le bâtiment n’est pas présent, on aura plutôt tendance à créer des zones de confort localisées pour les animaux et antiproductives… Aussi, avant d’investir dans ces solutions, onéreuses à l’achat et en électricité, qui n’apportent pas toujours satisfaction, il faut faire un diagnostic de l’existant », préconise le conseiller bâtiment. Un simple remplacement du bardage arrière en tôle par des rideaux, des filets ou un bardage coulissant peut favoriser un flux d’air traversant. Dans un bâtiment neuf semi-ouvert, on veillera à la circulation d’air, dans la largeur du bâtiment, et à son positionnement par rapport aux autres bâtiments. Du bardage modulaire sur l’autre côté du bâtiment sera utilisé pour les périodes les plus chaudes.
« Finis les murs en béton banché de 2 mètres exposés plein sud dans les nouvelles stabulations… Il convient dans un premier temps de diminuer la restitution de température stockée dans les murs en diminuant fortement leur surface et en les remplaçant par des systèmes de brise-vent modulables. On cherchera également à limiter l’effet de serre en restreignant le rayonnement traversant la toiture sud, avec moins de translucides. Comme en Italie, les bâtiments peuvent être isolés pour limiter la transmission de la chaleur emmagasinée par les matériaux sur la surface de la toiture… »
Effet canicule, des impacts à plus ou moins long terme
Un guide de référence
Une bonne ventilation des bâtiments d’élevage est essentielle pour la santé des animaux, des travailleurs et la pérennité des installations. Cet ouvrage édité en juillet 2020 fait un point complet sur la ventilation des bâtiments d’élevage en toute saison. Un chapitre spécifique est consacré aux améliorations du confort thermique en été.
208 pages – 29 € – ISBN : 9782714800831
Institut de l’élevage / technipel ( http://idele.fr/)