Suite à l’association de plusieurs fermes en Gaec, une nouvelle stabulation est sortie de terre pour accueillir les troupeaux regroupés. Le confort des animaux a été au cœur du projet.
En 2017, à Guéméné-Penfao (44), Amélie et Gérard Courcoul décident de fusionner leur exploitation avec celle d’un Gaec comptant déjà 3 associés et des salariés. « Les deux troupeaux comptaient chacun une cinquantaine de vaches pour des références à produire de l’ordre de 500 000 L de lait », expliquent-ils. Sans oublier que l’un des salariés a profité de cette restructuration pour s’installer également en reprenant une ferme et en apportant ainsi 700 000 L supplémentaires. Cependant, aucun des trois sites initiaux n’était en mesure de loger un tel cheptel laitier après regroupement des animaux.
« Il y avait une nécessité absolue de construire une nouvelle stabulation. » Pressés, les associés ont fait appel à Julien Hamon, conseiller du service bâtiment de la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique, pour les accompagner. « Bien sûr, ce service a un prix, mais c’est un appui précieux pour faire les bons choix à chaque étape. À l’arrivée, notre complexe est sorti de terre en 9 mois. »
Des robots de traite finalement
L’idée de départ était de construire une stabulation équipée d’un manège de traite. « Heureusement, nous sommes allés faire une traite dans un élevage équipé. Je ne m’y suis pas retrouvée. J’avais l’impression de ne pas pouvoir tout faire, d’être une machine derrière la machine… », confie Amélie Courcoul, désormais en charge du suivi du troupeau laitier au Gaec des Landelles qui compte plusieurs ateliers (jeunes bovins, porc à l’engraissement, cultures…). C’est alors que l’équipe de la concession MTE distribuant Packo-Fullwood a orienté les associés vers la traite automatisée. « Au départ, le robot n’était pas une évidence pour mon mari et moi car nous sommes très animaliers dans l’âme. » Avec 2,5 ans de recul, personne au Gaec ne regrette d’avoir pris ce choix : « Je passe finalement davantage de temps au contact de nos animaux et je peux pratiquement gérer la conduite seule. Alors qu’en salle de traite, avec 170 vaches, il aurait fallu s’organiser en deux équipes de deux trayeurs sachant que certains associés sont moins intéressés que nous par la production laitière. »
Par contre, l’option robot rimait avec troupeau gardé en bâtiment. « J’aimais voir les vaches dehors. Alors, en contrepartie, le confort des animaux était un impératif dans la conception du bâtiment. Je voulais qu’ils se sentent le mieux possible dedans », explique l’éleveuse. Avec leur conseiller, les associés ont cherché à mettre en service une enceinte à l’ambiance soignée, « lumineuse, aérée et propre ». Plutôt qu’une « cathédrale », ils se sont orientés vers deux bâtiments accolés. « On s’est demandé s’il fallait barder… » Finalement, sur le long-pan à l’ouest, un filet brise-vent enroulable a été installé, contrôlé par une station météo : il est quasiment toujours ouvert, même l’hiver, excepté quand soufflent des vents d’ouest. À l’est, pour le moment, aucun bardage n’a été installé.
Une bâtiment tout confort à 5 350 € la place
[caption id= »attachment_47563″ align= »aligncenter » width= »720″] La vache est confortablement installée sur un matelas à poche d’eau. Des canules remplies d’eau évacuent les calories échangées entre l’animal et son couchage pour un effet rafraîchissant.[/caption]
Le confort des logettes, une priorité
L’autre grand chapitre confort concernait le couchage. Amélie Courcoul souligne qu’il n’est pas rare de constater des pattes abîmées dans des élevages en système logette. « J’avais eu l’occasion de tester un matelas à eau sur lequel on a l’impression de flotter. C’est comme ça que nous nous sommes dirigés vers le produit AquaClim. » Le matelas à eau rafraîchissant lancé par la société Bioret Agri et primé d’un Innov’Space en 2018. Outre sa souplesse (« pas de taristes ou de gros jarrets »), quatre canules courent sur toute la longueur des logettes pour évacuer les calories échangées entre les animaux et les matelas à poches d’eau. Relié à une pompe à chaleur (système Aquaclim thermodynamique), ce circuit permet de récupérer « l’énergie zoothermique® » pour chauffer l’eau de la buvée des veaux et du cycle de nettoyage des robots. « L’année dernière, un suivi a été réalisé pendant plusieurs mois pour mesurer le bénéfice ces logettes climatisées », rapporte l’éleveuse.
À l’aise même en conditions chaudes et humides
Par exemple, le 18 juin 2019, la température extérieure était de 32 °C pour une humidité relative de l’air de 70 %. Dans ces conditions, le THI atteignait 85, soit bien au-dessus de 68, la valeur seuil admise d’entrée des vaches en stress thermique. « La mesure infrarouge de la température indiquait 23 °C à la surface de nos matelas de logettes et 36,3 °C pour le corps des vaches. » Plus globalement, Amélie Courcoul constate que ces animaux apprécient de rester couchés dans les logettes, notamment les jours de chaleur, le corps et la mamelle rafraîchis. « Parfois, elles ronflent ou sont comme mortes, tellement elles sont calmes et étalées sur leur matelas, à fabriquer leur lait. » La souplesse et la fraîcheur de ce nouveau couchage ont probablement favorisé l’adaptation des animaux le jour où les trois troupeaux ont été regroupés en entrant dans le bâtiment neuf en mars 2019. « En trois jours, tout le monde dormait dans les logettes alors qu’une partie du cheptel était menée sur aire paillée auparavant. »