En réintroduisant des graminées et des légumineuses à des prairies anciennes ou abimées, le sur-semis redonne de la jeunesse aux parcelles. Les bonnes conditions de semis sont primordiales pour réussir la technique.
Solenne Dupré, conseillère lait à la Chambre d’agriculture, prévient d’emblée que la technique de sur-semis dans les pâtures ne convient pas à toutes les situations. Elle n’est pas nécessaire sur « les prairies avec peu de sol nu, avec un faible salissement par des dicotylédones annuelles. Elles se rattraperont par la conduite, en alternant fauche et pâture ». Dans les situations où les bonnes graminées ont disparu, avec une forte colonisation d’indésirables, la conseillère préconise de refaire sa pâture. Pour la situation intermédiaire, le sur-semis devient possible, « à condition qu’il reste au moins 30 % de graminées intéressantes ». Le sur-semis représente un gain de temps. Grâce à l’abandon du labour, « le non-retournement évite aussi la libération de 3 à 400 unités d’azote ». Cette technique de réimplantation est enfin adaptée à des parcelles situées dans un périmètre de protection de captage d’eau, car le retournement y est interdit.
[caption id= »attachment_47529″ align= »aligncenter » width= »720″] Le semoir Kuhn de l’ETA Le Berre est composé d’un train de disques gaufrés pour aérer la parcelle. Ce semoir à disques perturbe très peu le sol. « Le sur-semis augmente la portance des sols au printemps », commente Yves Le Berre.[/caption]
Une dose équivalente
Le sur-semis doit être réalisé à dose complète, comme pour une implantation normale de prairie. Pour le choix des espèces, Yves Le Berre, gérant d’une ETA, préfère « des trèfles et des ray-grass agressifs. Les dactyles et les fétuques sont déconseillés, car beaucoup plus longs à s’implanter ». Une parcelle bien rasée de 4 à 5 cm par une fauche ou un pâturage est aussi une des clés de réussite. « S’il reste des résidus secs en surface, les disques auront du mal à couper cette végétation ».
Les ray-grass diploïdes sont plus adaptés à la technique, « ils s’implantent plus facilement. Trois à quatre semaines après le passage du semoir, un pâturage permet de donner de la lumière aux jeunes plantules et de calmer l’ancienne prairie », ajoute Solenne Dupré.
Lors d’une démonstration de la technique à Ploubezre (22), le bassin versant de la Vallée du Léguer et la Chambre d’agriculture ont mis en action le semoir Kuhn Fastliner 4 000 SD de l’ETA Le Berre ainsi que le Greenmaster de chez Güttler, avec la présence d’Étienne Grandin, concessionnaire de la marque allemande.
[caption id= »attachment_47530″ align= »aligncenter » width= »720″] Les graines sont semées à la volée sur le semoir Güttler,
sur toute la largeur du semoir.[/caption]