La densité des maïs ensilage en matière sèche / m3 doit augmenter selon le stade de récolte. À plus de 40 % de MS, la densité optimale n’est plus atteignable.
La densité, exprimée en kg MS/m3 est souvent utilisée comme indicateur de risque d’échauffement au front d’attaque. La valeur pivot de 220 kg MS / m3 est couramment utilisée. En revanche, ce raisonnement occulte l’impact de la teneur en matière sèche du fourrage sur la porosité du silo. C’est pourtant bien la porosité qui régit la quantité d’oxygène et sa vitesse de pénétration dans la masse de fourrage lors de l’ouverture. Pour un fourrage dont la teneur en matière sèche est de 32 %, une densité de 220 kg MS / m3 correspond à une porosité inférieure à 40 %, ce qui est la recommandation pour éviter les échauffements sous réserve d’assurer une vitesse de désilage minimale de 10 cm / j en période froide et 20 cm / j en période chaude. Au-delà de 32 % MS, il importe d’obtenir une densité plus élevée. En cas de récolte à teneur en matière sèche élevée (> 36 %), il devient nécessaire d’obtenir des densités très élevées, supérieures à 250 kg MS / m3, difficilement atteignables en pratique. Pire, à 40 % MS lors de la récolte, la densité moyenne du silo devrait être de 290 kg MS / m3 en moyenne, ce qui est quasiment impossible.
Bien que les conservateurs (acide propionique ou bactéries lactiques hétérofermentaires) permettent de retarder les échauffements dans ces situations, ils ne permettront pas de les éviter totalement, en particulier dans les couches superficielles du silo.
La vitesse d’avancement est une assurance
Lorsque cela est possible, le redimensionnement du silo permettant d’obtenir des vitesses d’avancement élevées au front d’attaque constitue une réelle assurance anti-échauffement et minimise les pertes.
Michel Moquet, Anthony Uijttewaal, Arvalis – Institut du Végétal