Avec 900 vaches contre 590 il y a 3 ans, les effectifs en race Aubrac progressent en Bretagne. Les éleveurs apprécient sa docilité, sa rusticité et sa conduite économique. La vente se fait surtout en direct pour le moment.
Créée l’an passé, la nouvelle association Aubrac de Bretagne a organisé son assemblée générale le 16 septembre chez Julien Leport à Broualan (35). « J’ai commencé en race Aubrac en février 2012 avec l’achat de 15 femelles venues de l’Aveyron et d’un taureau. Mon troupeau compte aujourd’hui une cinquantaine de mères en bio. Les mâles sont vendus en veaux rosés ou en bœufs. L’alimentation est basée sur l’herbe et le foin avec un peu de céréales en finition éventuellement. J’ai arrêté le maïs », a expliqué l’éleveur qui commercialise ses produits en vente directe (colis) et auprès de bouchers. Une activité de gîte et chambre d’hôtes est aussi développée sur la ferme.
La SAU est de 55 ha avec un maximum de pâturage. Le producteur progresse sur l’engraissement à l’herbe au sein du groupe viande du réseau Civam. Deux taureaux de monte naturelle sont présents sur l’élevage avec un peu d’IA également. « De la semence sexée est disponible dans la race », précise la dizaine de producteurs présents à l’assemblée générale. La plupart sont en vente directe. « Aujourd’hui, les acheteurs ne connaissent pas l’Aubrac. Notre objectif premier est de faire reconnaître cette race. »
Des finitions à l’herbe
Quand on leur demande pour quelle raison ils élèvent de l’Aubracs, les éleveurs mettent souvent en avant la docilité et la rusticité. « C’est une vache qui peut se finir à l’herbe. » Un des adhérents de l’association élève des brebis laitières à côté des Aubrac. « Il y a une bonne complémentarité. Les bovins mangent les fourrages plus grossiers laissés de côté par les brebis. Ils “débroussaillent” bien. J’apprécie aussi l’Aubrac pour ses vêlages faciles et la qualité de viande. C’est primordial en vente directe. »
Avec le projet de transmettre son exploitation à un de ses enfants, un éleveur passe en Aubrac depuis 4 ans. « C’est une race économique à conduire, facile à élever, qui permet de valoriser les prairies dans les rotations. » Dominique Le Feunteun, président de l’association bretonne, ajoute : « Elle permet de se démarquer dans un contexte de prix trop faibles en viande bovine. »
Une station d’évaluation
Trois éleveurs adhèrent à l’Upra sur la région. Le programme de sélection de la race s’appuie notamment sur la station d’évaluation des mâles de Saint Chély d’Aubrac dans l’Aveyron. Elle a pour but de proposer aux éleveurs de jeunes reproducteurs.