La centaine de Normandes de Lionel Ehanno, à Theix, pâtureront des betteraves cet hiver. Ces dernières ont été plantées en mini-mottes pour limiter les problèmes de désherbage.
« J’avais fait un essai de semis de betteraves en 2015 », indique Lionel Ehanno, producteur de lait bio, alléché par les promesses de la plante. « La culture a été débordée par les chénopodes en été ». L’éleveur s’est donc intéressé à la plantation par mini-mottes. Il a planté 2,2 hectares cette année, le 20 mai. « Un peu trop tard pour le secteur géographique », déplore-t-il. « Trois semaines sans arrosage… Les plants ont tenu mais ont perdu de la croissance ». L’an prochain, en cas de reconduction de l’opération, il veillera à être livré plus tôt dans la saison.
Préparation du sol
Les betteraves, de variété Jamon, adaptée au pâturage (peu enterrée), ont été implantées après une prairie. « Après labour, j’ai roulé et fait un passage de herse rotative. Fin avril, j’ai réalisé un faux semis puis un second avant la plantation. La terre doit être fine ». L’éleveur a loué une planteuse et réalisé le travail à 5 personnes avec le chauffeur (5 heures par hectare). La densité est de 40 000 plants à l’hectare (écartement de 70 cm entre rangs). Un binage a été effectué 10 jours après. « J’aurai pu faire un deuxième passage en juin mais les plantes couvraient bien le sol ». Les betteraves ont été attaquées par des pucerons : « Mais à un stade 10-12 feuilles, elles étaient suffisamment développées pour résister ». Début septembre, la culture est propre et prometteuse ; elle pourrait être pâturée dès la fin du mois.
1 200 €/ha de plants
Le coût de la plantation est estimé à 1 680 €/ha, dont 1 200 € de plantules. Le rendement attendu est de 15 à 18 tonnes de MS/ha. Un rendement supérieur à un maïs dans cette zone. « Le coût est élevé mais j’en attends une meilleure valorisation du lait (taux) », poursuit l’éleveur qui sèmera une nouvelle prairie après la betterave. Ses 135 hectares sont essentiellement enherbés. Il implante quinze hectares de maïs dont trois récoltés en maïs grain humide. La ration ne comprend jamais plus de 5 kg de maïs ensilage (MS) par vache et par jour. L’an dernier, ce maïs a été supprimé pendant quatre mois.