Dans un contexte de transitions multiples pour l’agriculture et de renouvellement massif des générations, « tous les projets ont lieu d’être », a souligné le président Loïc Guines lors d’un point presse de rentrée.
« La crise sanitaire que nous connaissons a accéléré certaines transitions qui étaient déjà engagées. Accompagné par la Chambre d’agriculture, le Drive fermier 35 proposé deux fois par semaine à Rennes est un exemple parmi les nombreuses initiatives de circuits courts qui se sont créées pendant le confinement. Même si le pouvoir d’achat reste fondamental et les filières conventionnelles gardent une place importante, la diversité des consommateurs s’élargit », souligne Loïc Guines. L’offre des transformateurs évolue également pour répondre aux nouvelles attentes : « Certaines laiteries comme Sodiaal investissent le champ du végétal, Lactalis interroge les consommateurs… »
Le président de la Chambre d’agriculture 35 a donné un autre exemple d’accompagnement réalisé en lien avec la Safer auprès de la structure Eloi. Elle réunit des investisseurs français pour l’installation de plusieurs agriculteurs sur une exploitation en transmission, avec des projets d’agroécologie, transformation, circuits courts… « Cela peut offrir une solution à des jeunes qui ne trouvent pas de foncier ou à des cédants sans repreneur. »
D’autres envies chez les jeunes
« L’agriculture accueille de plus en plus de jeunes non issus du monde agricole ou souhaitant des modèles différents de ceux de leurs aînés, avec moins d’investissements, avec la possibilité de changer de métier, sans agrandissement… Tous les projets ont lieu d’être. Les jeunes doivent savoir qu’on gagne correctement sa vie comme agriculteur, qu’on peut avoir une vie sociale. »
Le monde agricole doit faire face à de nombreux défis en lien avec l’agroécologie, le changement climatique, la production d’énergie… « Depuis un an, nous avons connu des périodes très pluvieuses ou sèches qui ont impacté fortement nos cultures. La situation est catastrophique en blé avec des emblavements et des rendements en forte chute. » Plus généralement, le président se montre favorable à la mise en place de réserves collinaires qui permettraient de faire face aux épisodes secs.
Appuyer le bois énergie
S’agissant de la production d’énergie, « la méthanisation fait partie des solutions. Elle est d’ailleurs soutenue par l’Etat dans les prix d’achat. Mais elle peut aussi accentuer la concurrence sur le foncier déjà très forte en Ille-et-Vilaine », souligne Loïc Guines. « Inciter les agriculteurs à créer du maillage bocager en soutenant les prix d’achat du bois serait une autre solution. Davantage d’arbres nous permettrait peut-être de moins souffrir du vent d’Est desséchant par exemple… ».