De plus en plus d’aviculteurs choisissent de déléguer le lavage et la désinfection des poulaillers lors du vide sanitaire. Les entreprises spécialisées utilisent du matériel performant et un protocole bien rodé.
« Le lavage des bâtiments est sous-traité depuis très longtemps. Le vide sanitaire est le seul moment ou nous pouvons souffler un peu ou partir en vacances. C’est pour cela que le lavage et la désinfection sont confiés à une entreprise spécialisée. De plus, cela nous évite d’avoir à investir dans du matériel assez coûteux pour le lavage à haute pression dont l’utilité n’est pas forcément justifiée sur l’exploitation », explique un aviculteur associé à ses parents en Ille-et-Vilaine sur un élevage en veaux de boucherie et poulet de chair. Ce jour-là, c’est Philippe, salarié depuis 12 ans de l’entreprise Boué située à Martigné-Ferchaud (35), qui est à la manœuvre pour le lavage et la désinfection du poulailler de 1 350 m2. « Il faut 6 à 7 heures de travail et entre 12 000 et 13 000 litres d’eau pour que le poulailler soit nickel », chiffre le laveur.
Le détergent appliqué au canon à mousse
Le sol du poulailler est bétonné. Pour autant, l’éleveur lave avant de curer ce qui lui évite d’avoir à mouiller le fumier avant la phase de compostage. « Dès le prochain lot, je vais curer avant de laver. Je perds du temps car il faut à nouveau laver la dalle béton et les longrines après le curage du poulailler. » La pompe haute pression débite 2 000 litres/heure, l’éleveur remplit en continu sa tonne de 10 500 litres pour que la pompe ne soit pas bridée par un manque d’eau. Le laveur commence toujours par un trempage du poulailler à l’eau froide.
[caption id= »attachment_47848″ align= »aligncenter » width= »720″] Pour bien dégraisser la coque et le matériel, il faut un temps de contact de 30 minutes pour le détergent avant de rincer.[/caption]
« Nous appliquons ensuite un détergent dilué de 3 à 5 % et appliqué avec un canon à mousse. L’objectif est de bien dégraisser la coque du poulailler et tout le matériel d’élevage en respectant un temps de contact d’environ 30 minutes », décrit Christian Boué, gérant de la SARL Boué. Le bâtiment est alors entièrement rincé. La dalle béton est lavée en même temps si le fumier a été enlevé. Sur sol en terre battue, le fumier est enlevé après lavage pour éviter que le sol ne soit trop mouillé. L’aviculteur précise qu’il est important de bien fermer les trappes d’entrée d’air avant le lavage pour éviter de souiller l’extérieur ce qui pourrait contaminer le lot de poulet suivant. L’étape suivante est la désinfection avec une pulvérisation en basse pression (15 à 20 bars) d’un ammonium quaternaire.
Le sol désinfecté à la soude caustique
Le sol est désinfecté à la soude caustique liquide appliquée à l’aide d’un pulvérisateur spécifique sur remorque. « Il nous arrive de désinfecter à la chaux vive mais nous préférons la soude caustique qui donne de meilleurs résultats surtout sur terre battue où il reste toujours un peu de matière organique », conseille Christian Boué. Il est aussi possible de pulvériser un virucide ou un bactéricide si un problème sanitaire a été détecté sur le lot de volailles. L’ajout d’un insecticide permet de réduire la population de ténébrions. Une deuxième désinfection est réalisée par thermonébulisation 48 heures avant l’arrivée des poussins lorsque tout le matériel d’élevage est en place. L’éleveur ne fait pas de thermonébulisation avant le démarrage ; après la mise en place de sa litière il applique un fongicide/virucide diffusé par le système de brumisation du poulailler. « J’obtiens un brouillard très homogène qui pénètre partout. Depuis que je fonctionne de cette manière, j’ai beaucoup moins de problèmes sanitaires en début et en fin de lot. »