Maïs : 150 cm entre chaque rang

6053.hr - Illustration Maïs : 150 cm entre chaque rang
3 agriculteurs bretons testent la technique des corridors solaires, avec différents mélanges de couverts végétaux, comme ici sur une parcelle en début d’été.
En augmentant l’écartement de l’inter-rang à 1,5 m, un corridor solaire profite au développement de couverts végétaux tout en étant bénéfique à la culture de maïs.

Bertrand Paumier teste dans son champ de comparaison depuis 4 ans différentes façons d’associer une culture de maïs à une légumineuse. « La 1re année a été un échec, avec un pois de printemps semé en même temps que le maïs », se souvient l’agriculteur du Val d’Anast (35). Le maïs n’a pas supporté la concurrence de cette légumineuse envahissante… L’année suivante, le Brétillien essaie de semer le couvert au stade 5 feuilles du maïs, « mais c’est le maïs qui a alors pris le dessus ». Depuis l’année dernière, Bertrand Paumier s’est penché sur une technique, déjà utilisée au Québec, qui consiste à semer 2 rangs de maïs avec un inter-rang de 150 cm, pour laisser la place à un couvert de trèfle dans la partie libérée. Le pari est en passe d’être gagné, le maïs sera bientôt moissonné. « Il y a de bons épis, le maïs est très trapu avec un pied solide. Beaucoup de plants ont 2 épis, ils ont été très exposés au soleil ».

Bande enherbée sur toute la parcelle

Solène Mure, stagiaire de l’Ecole d’agroécologie voyageuse, a suivi cet essai. Si le maïs est semé à une densité de 90 000 grains/ha, le trèfle d’Alexandrie garnit la parcelle grâce à une dose de semis de 15 kg/ha. L’étudiante a réitéré ce protocole chez 3 agriculteurs bretons, mais en choisissant d’autres mélanges pour couvrir l’inter-rang, comme du tournesol ou d’autres légumineuses. « Le salissement est géré, le couvert offre un bon recouvrement. C’est économiquement viable », observe-t-elle. Sur le rang, le maïs est plus serré, avec un plant tous les 7 cm.

Cette technique différente plaît à Bertrand Paumier. « On est dans le vrai, en stockant du carbone et en économisant du carburant grâce au semis direct. Ce que je gagne dans mes charges de mécanisation, je l’investis dans mes couverts qui agissent comme une bande enherbée sur la totalité de la parcelle ». Un moyen efficace de retenir ses sols.

Le Québec attend les résultats

Cette technique de semis aussi appelée corridors solaires a connu ses prémices au Québec. « Les Québécois attendent les résultats des essais français, car nos systèmes sont plus diversifiés. Nous comptons étendre la technique en Bretagne l’année prochaine », espère Opaline Lysiak, de l’Ecole d’agroélcologie voyageuse. Les agriculteurs intéressés pour des essais peuvent d’ores et déjà contacter l’association les Agron’Hommes, sur le site www.lesagronhommes.com.

20 ans de champ de comparaison

Le champ de comparaison de Bertrand Paumier fêtera ses 20 ans l’année prochaine. Sur cette parcelle de la ferme, différentes techniques de travail du sol ont été observées pendant 2 décennies, labour compris. « J’ai 450 kg de vers de terre à l’ha sur les parties du champ labourées. Sur les cultures implantées en direct, la population de vers est de 3 t / ha ». Basé sur des observations de terrain, ce champ de comparaison fait ressortir un système de culture résilient: : « C’est une agriculture qui ne consomme pas par rapport à ce qu’elle produit », résume Bertrand Paumier.


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