Le fonds de dotation PhiNOE vient de concrétiser ses premières actions en apportant son soutien à deux entreprises. Gros plan sur ce dispositif atypique au service des territoires et de l’emploi.
PhiNOE, le nom est court et sonne bien à l’oreille. L’appellation se veut aussi descriptive. « C’est la contraction de Philanthropie finance objectif emplois », explique Karine Blanc, la directrice de ce fonds de dotation au service des territoires créé fin 2019. « Nous sommes partis d’un constat simple : il existe beaucoup d’aides pour accompagner les entreprises ou les associations lors de leur création. Mais, trois ou quatre années plus tard, lorsque les structures sont en phase de développement, elles peinent souvent à convaincre les investisseurs de les rejoindre pour poursuivre leur expansion. Il y a comme un ‘ trou dans la raquette ’. Or c’est une étape décisive. C’est donc à ce moment-là que PhiNOE intervient ».
Comment ? A travers trois types d’aides complémentaires. Aux côtés d’un prêt d’honneur à taux zéro, pour un montant compris entre 10 000 et 50 000 euros et une durée variant de 5 à 7 ans, figurent un coup de pouce qui prend la forme d’une subvention allant de 1 000 à 10 000 euros et un « accompagnement personnalisé ». Ce coaching sur-mesure est assuré par des dirigeants et des cadres d’entreprises partenaires.
Des pionniers emblématiques
La sélection des dossiers s’effectue en deux temps. Tout d’abord, Karine Blanc s’assure qu’ils sont bien éligibles au fonds de dotation. « Je vérifie qu’ils répondent à nos principaux critères. Il faut notamment qu’il y ait au moins une création d’emploi à la clé, que le projet soit au stade du développement et qu’il y ait déjà dans la structure, au minimum, un salarié ou un travailleur non salarié ». Ensuite, les dossiers retenus sont présentés au conseil d’administration de PhiNOE qui, après avoir examiné leur impact en termes de développement durable, statue en toute indépendance sur le type d’aide et le montant des soutiens octroyés. « Il n’y a pas de contraintes géographiques, nous pouvons intervenir partout en France. De même, il n’y a aucune restriction concernant le partenaire bancaire du projet ».
Doté de 3 millions d’euros (lire par ailleurs), PhiNOE envisage d’accompagner, en vitesse de croisière, une vingtaine de dossiers par an. La semaine passée, les noms des deux premiers bénéficiaires ont été dévoilés. Basée à Bourg-Blanc (29), l’entreprise « MéGO ! » propose sur le plan national un service de tri, de recyclage et de valorisation des mégots de cigarettes qui sont transformés en mobilier urbain. L’aide accordée va lui permettre de recruter 3 commerciaux afin de continuer à se développer. Quant au second lauréat, il s’agit du réseau de cafés-restaurants solidaires « Joyeux, servi avec le cœur ». Installés en centre-ville (Rennes, Paris, Bordeaux…), ces établissements forment et emploient des serveurs et cuisiniers en situation de handicap mental ou cognitif. Le soutien offert va, là, contribuer à l’ouverture d’un site supplémentaire ainsi qu’à la formation des nouveaux équipiers.
« Ces deux jeunes entreprises sont emblématiques de ce que nous souhaitons réaliser, souligne Karine Blanc. Ce sont de vraies réussites entrepreneuriales et elles incarnent des valeurs très fortes sur le plan de l’inclusion sociale, de la protection environnementale et du développement responsable ». Preuve que lorsque le fonds – de dotation – s’allie à la forme, le résultat ne manque pas d’allure !
En savoir plus : www.phinoe.fr (en ligne à partir du mois d’octobre)
Performance et engagement sociétal
Et sans plus attendre, un premier investissement a été réalisé au capital d’Airfan. Implantée dans la région de Toulouse, cette société est spécialisée dans la conception et la fabrication de ventilateurs pour les appareils d’assistance respiratoire. A noter qu’Arkéa Capital 2 présente la particularité d’être couplé à PhiNOE. Chaque souscripteur consacre ainsi 5% de son investissement au fonds de dotation. Et, dans le même temps, Arkéa Capital rétrocède à PhiNOE 30 % des commissions de gestion perçues. Une initiative en droite ligne avec la « raison d’être » adoptée l’an dernier par le groupe coopératif qui a choisi de mettre sa performance globale au service de l’économie réelle et des territoires.
Jean-Yves Nicolas