Un audit pour améliorer la biosécurité en bovin

D6113 - Illustration Un audit pour améliorer la biosécurité en bovin
De gauche à droite : Yvonnick Dando, Myriam Esnaud et Félix Mahé, lors de l’audit du Gaec La Blanche Hermine.
L’audit biosécurité mis en place par le GDS permet de se situer et d’engager une démarche de progrès qui impacte le sanitaire, mais aussi la performance et l’organisation du travail.

« Nous avons déjà commencé à travailler sur la biosécurité sur notre élevage dans plusieurs objectifs : mieux gérer les entrées et sorties de personnes venant de l’extérieur et poursuivre une démarche de travail rigoureuse pour améliorer les performances », commence Myriam Esnaud qui s’est installée en Gaec avec son mari Pierre, à Bruc-sur-Aff (35) en 2015 (SAU de 96 ha, 450 000 L de lait). Lors de son cursus de formation d’ingénieur agronome, suivi d’un Master bio et santé animale et lors de ses expériences professionnelles (station porcine Inrae, élevage de multiplication), elle a pu découvrir des méthodes de prévention sanitaire pointues.

Réduire les antibiotiques

Réduire les antibiotiques et les médicaments plus généralement est un autre objectif pour l’éleveuse qui, en lien avec son vétérinaire, utilise l’homéopathie, fait appel à une ostéopathe animalière et va tester les huiles essentielles. « Progressivement, nous souhaitons continuer à mieux gérer le sanitaire sur l’élevage. Par exemple, nous avons mis en place des “bottes d’élevage” que les intervenants et visiteurs chaussent en entrant dans les bâtiments. Seize paires en tout ont été achetées, placées sur les deux sites de production. Nous avons aussi créé un espace parking pour les voitures extérieures et nous allons à terme fermer les accès à la stabulation. »

[caption id= »attachment_47842″ align= »aligncenter » width= »720″]D6115 En fin de rencontre, des panneaux sont donnés à l’éleveur.[/caption]

Recommandations et plan de suivi

Pour aller plus loin, les producteurs ont souhaité réaliser un audit « biosécurité de l’élevage » avec le GDS. « Nous effectuons une visite avec l’éleveur en suivant un déroulé de questions en lien avec la biosécurité à l’extérieur et à l’intérieur des bâtiments », note Yvonnick Dando, conseiller spécialisé. « Des recommandations sont données par oral et notées dans un rapport envoyé par mail avec des fiches techniques explicatives. Un plan de suivi est ensuite proposé. »

Ce jour-là, sur le Gaec La Blanche Hermine, les circuits de camion extérieurs sont évoqués ainsi que les circuits de tracteur. Des options sont notamment proposées à Myriam Esnaud pour sécuriser la zone d’envoi à l’équarrissage en limitant l’entrée du camion sur le site. Autre point, « il faut éviter les croisements quotidiens entre les circuits de matériels et véhicules externes et internes, entre les circuits “propres” (alimentation…) et “sales” (en lien avec les déjections…) », précise Félix Mahé, référent technique biosécurité GDS.
Sur l’exploitation, la pouponnière est bien séparée des « grands » animaux avec du matériel dédié. « C’est important surtout pour le 1er mois de vie des veaux. » L’agricultrice prend soin d’utiliser de la chaux et du désinfectant lors des interventions sur des veaux malades.

Les nuisibles sont aussi évoqués. « Nous gérons les pigeons avec des tirs nocturnes, les étourneaux nous posent par contre problème… Par ailleurs, un dératiseur passe 4 fois par an (Farago). Lors des ensilages, la personne pose de suite des postes d’appâtage autour des silos », explique Myriam Esnaud. « De la période allant de juillet à novembre, il faut être vigilant sur le niveau des appâts », souligne Félix Mahé. Il conseille aussi de nettoyer les abreuvoirs une fois par semaine minimum et de désinfecter au moins 1 fois/an l’ensemble du circuit d’eau. « Des abreuvoirs basculants ou avec une vidange par le dessous sont conseillés pour faciliter cette opération. »

Des panneaux remis à l’éleveur

Les bâtiments doivent être vidés, nettoyés et désinfectés au moins une fois par an. Pour l’introduction des animaux, une quarantaine est préconisée… Des points parmi d’autres abordés lors de l’audit, enrichi par les nombreux conseils des conseillers GDS. En fin de rencontre, des panneaux sont donnés à l’éleveur pour indiquer les sens de circulation, la zone et les mesures d’accueil des intervenants, le point de stockage pour l’équarrissage…

Une démarche volontaire

« Nous avons débuté la mise en place de l’outil d’audit Biosécurité l’an passé. Si pour le moment il n’y a pas d’arrêté avec une réglementation concernant les bovins, c’est le cas en volailles et porc », souligne Félix Mahé. Faisant partie de la carte des services du GDS, cet audit peut être demandé par tous les adhérents dans une démarche volontaire. « Les conseils portent souvent, sur les mesures de biosécurité à appliquer par les intervenants, sur un planning de pratiques d’hygiène à mettre en place, la protection des aliments et concentrés, les séparations des circuits quotidiens dans l’élevage (alimentation et sales) et ceux de l’élevage et des externes ou encore la séparation des veaux des adultes. »


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