Le poulailler en ventilation statique a évolué en dynamique avec brumisation pour se prémunir contre les coups de chaleur qui peuvent avoir de lourdes répercussions en dinde.
Le poulailler d’une surface de 1 000 m2 de Joël Le Guennec, aviculteur à Guégon (56), qui date de 1987 avait été conçu pour faire de la dinde de par son grand volume d’air. « C’était un bâtiment avec ventilation statique, équipé de trappes continues sur les côtés et d’un lanterneau au faîtage. En 1991, j’ai installé un boîtier de régulation pour pouvoir ouvrir les trappes et le lanterneau automatiquement. À l’époque la production était moins stressante et il y avait moins de coups de chaleur », témoigne l’éleveur. De plus, les souches de dindes n’étaient pas les mêmes qu’actuellement, les femelles partaient à 5,5 kg et les mâles à 10,5 kg. En 1990, Joël Le Guennec sortait 55 kg/m2 à 110 jours d’élevage. Aujourd’hui on est plutôt à 90 kg/m2 à 140 jours.
[caption id= »attachment_47574″ align= »aligncenter » width= »720″] David Le Grand, technicien volaille Nutréa ; Joël Le Guennec, aviculteur ; Guillaume Bouruet, responsable dinde Nutréa.[/caption]
Un poulailler statique l’hiver et dynamique l’été
« L’évolution du ‘kilotage’ au m2 a incité les éleveurs à faire évoluer leurs poulaillers », explique Guillaume Bouruet, responsable dinde chez Nutréa. En 2000, Joël Le Guennec a installé 6 gros brasseurs d’air de 20 000 m3/heure à 1 m de hauteur dans la salle d’élevage. « Je m’en servais pour rafraîchir le bâtiment tout en ouvrant mes portails lorsqu’il faisait trop chaud. » En 2017, le coup de chaleur estival a obligé l’éleveur à installer d’urgence des turbines, prêtées par des collègues aviculteurs, sur les portes latérales en plus des 6 de la salle d’élevage. « C’était une fin de lot très stressante, les dindes étaient prêtes à partir et la température dépassait 36 °C. » L’année suivante, il décide de passer en ventilation dynamique, 5 turbines sont alors mises en place sur un côté du bâtiment. Les lots d’hiver sont toujours réalisés en ventilation statique pour économiser de l’énergie. Lors des périodes plus chaudes, le poulailler passe en ventilation dynamique (Colorado), le lanterneau est alors fermé ainsi que les trappes côté turbines.
Diminuer de 5 à 7 °C la température ressentie
Joël Le Guennec a aussi décidé de s’équiper d’un système de brumisation lors du passage du bâtiment en Colorado avec pour objectif l’amélioration du confort des animaux. Il a investi en tout entre 12 000 et 15 000 € pour passer en ventilation dynamique et brumisation. « J’ai limité les frais en installant des turbines d’occasion. » La brumisation haute pression est paramétrée pour se mettre en route pendant 12 secondes toutes les 20 secondes lorsque l’hygrométrie est à 55 %. Avec une hygrométrie à 75 % elle fonctionne 8 secondes toutes les 20 secondes et au-delà de 75 % d’hygrométrie elle se coupe. La brumisation permet de gagner entre 5 et 7 °C de ressenti en moins dans la salle d’élevage. « J’arrive à maintenir la température à 27 °C lorsqu’il fait plus de 30 °C à l’extérieur », précise l’aviculteur. Guillaume Bouruet complète : « Avec la brumisation, les animaux sont plus à l’aise. On ne les voit plus ouvrir le bec et les ailes pour tenter de se rafraîchir. La brumisation a pour effet de maintenir une bonne croissance. Car, en période de fortes chaleurs, les dindes arrêtent de s’alimenter. Comme le GMQ n’est pas dégradé, on peut dire qu’il y a un retour sur investissement même si c’est compliqué de l’évaluer précisément. » Avec de la brumisation positionnée des 2 côtés du poulailler, Joël Le Guennec diffuse de l’huile essentielle en cours de lot pour assainir l’ambiance et limiter les risques sanitaires.