Si la tendance est au développement de poulaillers avec lumière naturelle, il faudra malgré tout conserver des bâtiments standards pour limiter les importations.
« Il y a beaucoup de débats autour des attentes citoyennes sur les modes d’élevage mais le constat est aujourd’hui sans appel : un poulet sur deux consommé en France est importé », lance Jean-Michel Schaeffer, président de l’interprofession de la volaille de chair (Anvol), lors d’une conférence de presse le 7 octobre. Depuis 5 ans, la croissance de la consommation de volaille est portée par la restauration hors-domicile (RHD). Une croissance interrompue en 2020 avec la période de confinement liée à la crise de la Covid-19 et la baisse de consommation en RHD.
En 2020, la France va enregistrer moins d’importations mais Jean-Yves Ménard, président du CIPC, précise : « Pour avoir la tendance, il faut se référer à 2019 où nous avons eu plus de consommation de volaille alors que la production a diminué. Cela montre que nous importons toujours plus. » Gilles Huttepain, vice-président de la FIA, poursuit : « Les importations sont reparties à la hausse. Il faut rappeler qu’un élevage français moyen c’est 2 300 m2 de poulaillers pour un effectif de 40 000 volailles. La taille moyenne d’un élevage chez nos concurrents européens est 3 fois supérieure. Si on regarde vers l’Ukraine, le Brésil ou la Thaïlande ce sont jusqu’à 2 millions de volailles qui sont élevées sur un même site. » La France cherche donc à se démarquer avec des poulaillers intégrés dans le paysage, en apportant de la lumière naturelle aux volailles, en diminuant la densité ou encore avec des perchoirs et de l’enrichissement du milieu. Anne Richard, directrice de l’Anvol, soulève un point non négligeable : « Les consommateurs veulent manger de la volaille française mais ils regardent aussi leur porte-monnaie. Il faut répondre aux attentes sociétales tout en rentrant dans le budget des consommateurs. Il faut continuer à développer des poulaillers avec lumière naturelle tout en conservant des poulaillers standards car nous aurons toujours besoin d’un poulet français moins cher. »