En février dernier, la Cuma de Louargat a inauguré un groupe de sept adhérents partageant l’usage d’un tracteur de 155 CV. Les premiers échos sont positifs.
« Il y a 3 ans, personne n’était partant pour mutualiser un tracteur de forte puissance », raconte Philippe Carmès, producteur de lait et président de la Cuma Mené Hoguené (18 adhérents) à Louargat. Mais différents concours de circonstance – panne de tracteur chez l’un, fin de location d’un engin chez l’autre et besoins spécifiques d’agriculteurs ne voulant pas trop investir en propre – ont relancé l’idée à l’automne 2019. « Aussitôt, un groupe représentant sept exploitations s’est fédéré autour du projet. »
Le tracteur de tête de plusieurs exploitations
Les agriculteurs motivés ont alors visité deux autres Cuma du département ayant un groupe pour se familiariser à l’organisation nécessaire pour partager un tracteur. Séduits, ils ont ensuite fait le tour des concessions locales. « Nous nous sommes lancés sous forme de location du matériel. Une formule sécurisante financièrement pour se donner le temps de voir si nous arrivions à bien fonctionner ensemble, les heures effectivement effectuées, la gestion au quotidien… », explique Eric Féjean, installé en productions hors-sol et cultures de vente et responsable du planning. . Ainsi, un John Deere 6155M (155 CV) a été livré le 24 février dernier.
« Nous voulions un gros tracteur, mais pas un monstre. » Ce modèle correspondait au bon rapport poids / puissance pour répondre à nos attentes et convenir aux outils tractés de la Cuma. « Pour bon nombre d’entre nous, c’est le tracteur de tête sur nos exploitations. Pour une ou deux exploitations, c’est un matériel d’appoint », explique Yann Le Merdy, producteur de lait bio. Depuis sa livraison, l’engin n’a pas chômé. Epandage de fumier ou de lisier, préparation du sol, semis, fauche, transport… Début octobre, il affichait déjà 650 heures au compteur avant les ensilages et les semis de céréales. « 2020, avec un printemps facile pour les semis et les fauches, était finalement une année favorable pour se lancer », notent les adhérents.
La dynamique impacte toute la Cuma
Enfin, l’arrivée de ce tracteur a déjà des conséquences sur l’ensemble de la Cuma. « Des outils de 3 m de large ont été renouvelés en 5 ou 6 m pour gagner en débit de chantier. Cela a ainsi attiré de nouveaux membres dans certains groupes », apprécient Eric Féjean et Philippe Carmès.