De la souplesse en emploi partagé

6592.hr - Illustration De la souplesse en emploi partagé
De gauche à droite : Pascale Martin, Julien Berdat, Mélanie Bouquillon et Katie Jolivet.
L’emploi partagé reste méconnu des agriculteurs alors qu’il répond à leurs problématiques de besoin de main-d’œuvre. Depuis le confinement, le nombre de salariés compétents s’est accru.

« Quand mon père est parti en retraite il y a moins de trois ans, nous avons décidé de réduire le nombre de vaches qui est passé de 140 à 120 et d’embaucher un salarié à mi-temps », explique Mélanie Bouquillon en Gaec avec son mari à Saint-Jean-sur-Couesnon. Ils « partagent » un salarié avec une autre ferme située à proximité de la leur. Le coût de cet emploi revient à 15 000 €/an à l’agricultrice. « Nous nous y retrouvons sachant qu’il y a mon père en moins et que nous utilisions souvent le service de remplacement pour le week-end. Aujourd’hui, nous y adhérons toujours mais pour les imprévus… »

« Pour trouver un salarié, nous avons fait appel au groupement d’employeurs Alterrenative’35 qui se charge du recrutement et de toute la partie administrative. Cette solution est simple et offre de la souplesse. Avec l’autre employeur, on s’arrange, on échange parfois des heures… Depuis septembre, nous avons augmenté un peu le nombre d’heures sur notre exploitation. » L’agricultrice apprécie la présence de main-d’œuvre sur l’exploitation. « Mon mari et moi passons deux matins par semaine avec nos enfants, à tour de rôle. » Par contre, les employeurs travaillent trois week-ends par mois.

De la restauration à l’agriculture

Julien Berdat est quant à lui salarié en agriculture depuis 2011. Auparavant dans la restauration, il a choisi de se réorienter en passant un BP agricole. « J’ai commencé par faire du remplacement puis j’ai préféré intégrer un groupement d’employeurs pour davantage de stabilité. J’apprécie ce métier, c’est très varié. Par exemple, je participe à la transformation chez un des éleveurs laitiers », explique-t-il.
« Mes horaires de fin de journée sont plus intéressants aujourd’hui. Je travaille de 7 à 11 h puis de 16 à 20 h. Je peux faire beaucoup de choses lors de la coupure de mi-journée. Je travaille un week-end sur deux. » Le salarié touche près de 1 500 € net/mois en salaire.

« Notre association se charge du recrutement du salarié, gère son contrat de travail, ses heures et l’accompagne. Cela permet aux agriculteurs d’alléger leur charge administrative tout en conservant des coûts calculés au plus juste. Notre objectif vis-à-vis des salariés est de mettre en place des CDI à temps complet », note Katie Jolivet, chargée de mission Alterrenative’35. « Nous assurons aussi la formation des salariés. Par exemple en fin d’année, nous allons proposer deux formations sur “la communication avec l’employeur“ et “le bien-être et les TMS“ (troubles musculo-squelettiques). »

Une quarantaine d’exploitations engagées

« Depuis le confinement, nous avons observé un accroissement de main-d’œuvre disponible, avec des compétences en agriculture », souligne Pascale Martin, directrice du groupement d’employeurs Alterrenative’35. « Complémentaire du Service de remplacement 35, notre groupement d’employeurs départemental compte une vingtaine de salariés travaillant dans une quarantaine d’exploitations. Ce type de poste demande de la rigueur, de l’autonomie, de l’adaptabilité et un bon relationnel. »


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