Des outils pour la ferme laitière de demain

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Tout au long de la saison de pousse, Exos est capable de récolter et d’affourager en vert les vaches au bâtiment plusieurs fois par jour.
Mardi 6 octobre, le fabricant Lely a dévoilé ses travaux de recherche sur un automate de distribution d’herbe fraîche et un concept de réduction des émissions d’ammoniac issues des déjections.

Après le robot d’alimentation capable de préparer et de distribuer des fractions de ration tout au long de la journée, Lely pousse plus loin l’idée de l’automatisation de la nutrition des vaches laitières. La marque rouge s’attaque cette fois à l’affouragement en vert, tâche gourmande en main-d’œuvre et en temps de travail.

Distribuer une herbe appétente jour et nuit

« Dans beaucoup de fermes, même pendant la pleine saison de pousse de l’herbe, une partie de la ration est constituée d’ensilage. C’est dommage  », estime Korstiaan Blokland, responsable des innovations chez Lely. Il explique ainsi que d’une part, l’herbe fraîche contient 10 à 20 % de valeur nutritionnelle de plus que l’ensilage d’herbe et d’autre part que la fauche, le fanage, la mise en andain, le bottelage,  l’ensilage, la reprise et la distribution du fourrage stocké demandent beaucoup de travail et de carburant. « Outil électrique et léger, Exos, notre nouveau robot, peut valoriser les prairies du début du printemps à l’automne sans risque de compactage des sols. Il récolte l’herbe jour et nuit et la transporte aussitôt à la stabulation pour la distribuer aux vaches en petites portions appétentes. » Les premières versions sont déjà en essai dans plusieurs élevages pilotes aux Pays-Bas.

Trois engrais distincts à partir des déjections

Le fabricant hollandais a dévoilé une autre innovation destinée aux « fermes du futur » en présentant une nouvelle approche de la gestion des déjections. Le Lely Sphere, c’est son nom, vise à limiter les émissions d’ammoniac et à mieux valoriser les éléments fertilisants issus de l’élevage. Le concept consiste, au niveau des caillebotis, à dissocier la partie solide des fèces contenant phosphate et azote organique de la partie liquide (urines) riche en potassium. « Cette séparation limitant déjà la formation d’ammoniac. » En complément, des boîtiers N-Capture sont placés le long du bâtiment : ils créent une dépression dans la fosse sous les caillebotis et aspirent les gaz produits sous et juste au-dessus du sol du bâtiment. Au contact d’un filtre utilisant de l’acide, l’ammoniac est alors converti en engrais liquide contenant de l’azote minéral. L’éleveur obtient ainsi trois types d’engrais pour réaliser une fertilisation de précision. 

70 % d’émission d’ammoniac en moins

Le développement de Lely Sphere a commencé en 2015. Aux Pays-Bas, épinglés récemment sur la question environnementale par l’Europe, les premiers résultats du système opérationnel depuis 2017 semblent prometteurs : « Les mesures officielles dans les quatre élevages pilotes ont montré que les émissions totales d’ammoniac des bâtiments sont réduites d’environ 70 % », annonce le fabricant qui veut, pour débuter, réserver son innovation au marché néerlandais malgré le « potentiel à l’international ».


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