Des vêlages concentrés sur moins de 2 mois

6185 - Illustration Des vêlages concentrés sur moins de 2 mois
Sylvain Boschat devant le lot de génisses de 2 ans.
« J’ai fait le choix d’une seule période de reproduction pour rationaliser le travail », explique Sylvain Boschat. La conduite des génisses est simplifiée.

Arborant leurs belles robes marron sous le soleil, les génisses de la « promotion 2018 » de l’élevage Boschat paissent tranquillement à quelques kilomètres du siège. Malgré une grande variété dans les origines paternelles (une vingtaine de taureaux d’IA sont utilisés), l’homogénéité est flagrante. Âgées de 2 ans environ, elles respirent la santé grâce au travail pointu mené en amont par Sylvain Boschat, installé depuis 2006 à Bon-Repos-sur-Blavet (SAU de 70 ha).

Vêlages du 25 juillet au 25 septembre

Tout commence par le choix des taureaux. « L’objectif est avant tout la sécurité pour avoir un veau vivant. Sur génisses, je regarde de près la facilité de naissance », souligne l’éleveur aidé par un technicien pour le plan d’accouplement. « Je ne me lève quasiment jamais la nuit pour les vêlages – qui ont lieu du 25 juillet au 25 septembre. Mais la journée, je surveille les animaux qui sont alors autour des bâtiments. J’ai remarqué que quand la 2e poche des eaux est percée, elles vêlent dans la demi-heure suivante. » Sur l’élevage, la mortalité naissance-sevrage est seulement de 1,6 % et la productivité globale (nombre de veaux/vache présente) est de 107 %.
« Je vérifie que le colostrum est bien bu par le veau pour assurer l’immunité. Les primipares peuvent être placées dans un box à part au vêlage. Je mesure à la naissance le tour de poitrine et je pèse le veau dans ma cage réglable. » L’index allaitement est également primordial dans les choix génétiques, « pour la croissance des veaux. »

[caption id= »attachment_48097″ align= »aligncenter » width= »720″]D6187 L’index allaitement est primordial dans les choix génétiques, pour de bonnes croissances des veaux.[/caption]

Des pesées régulières

L’éleveur fait appel à Eilyps viande pour le contrôle de performance. Trois pesées sont enregistrées (naissance, 4 mois et 7 mois) et un pointage est réalisé. « Dès la pesée des 4 mois, on voit les vaches les plus laitières… », observe l’éleveur. Il réalise d’autres pesées ensuite pour vérifier si les croissances correspondent à ses objectifs. « Ce n’est pas du temps perdu et cela rend les animaux plus dociles… »
En bâtiment en hiver, les veaux sont bloqués quand les vaches mangent au cornadis. L’objectif est de les empêcher de « voler » le lait d’une autre vache que leur mère. Ils sont complémentés avec du mash à 18 % de MAT et du mélange céréalier. De novembre à décembre, ils reçoivent jusqu’à 1 kg d’aliment. En janvier, les mâles et femelles sont séparés. Ces dernières sont alors rationnées à 500 g de concentrés.

Traitement antiparasitaire par injection

Vers le 15 mars, avant de sortir au pâturage, les génisses âgées de 7-8 mois reçoivent une injection d’antiparasitaire ayant une action sur un large éventail de parasites internes et externes des bovins. « C’est beaucoup plus efficace que le traitement externe. J’ai gagné 200 g de GMQ sur avril-juin au pâturage. Je refais ensuite quelques coprocultures pour surveiller avant la rentrée en bâtiment à l’automne, mais je n’ai plus de problèmes aujourd’hui. »

Pour le sevrage en juin, les femelles reviennent en bâtiment pendant 15 jours environ « et nous venons nous asseoir 15 minutes par jour avec elles pour les adoucir. » Selon les fourrages, d’août à octobre, elles sont complémentées à l’auge avec 600 g de mélange céréalier. Pour le 2e hiver, la ration contient de l’enrubanné avec éventuellement du tourteau de colza, du mélange céréalier et du maïs (environ 2,5 kg MS). « Tous les fourrages sont analysés sur l’exploitation. Ceux de meilleure qualité vont aux génisses. »

À leur 2e printemps, les génisses rejoignent le 2e site où elles resteront à l’extérieur jusqu’à l’approche du vêlage (à 3 ans). Elles peuvent aussi y recevoir du foin ou de l’ensilage d’herbe. Un flushing est réalisé pour faciliter la reproduction. « Je commence par leur donner un peu de céréales dans un râtelier cornadis sans les bloquer puis au bout de quelques jours je les bloque. Ensuite, j’en remonte 20 auprès de ma stabulation pour les inséminer et une petite dizaine reste sur l’autre site avec un taureau. » Pendant 1 mois environ au bâtiment, elles reçoivent du maïs ensilage et des céréales (environ 2 kg MS en tout) puis elles retournent sur leur site quand elles sont pleines. Un taureau souffleur aide à la détection des chaleurs. « C’est un gain de temps considérable. »

« Je réalise plusieurs passages d’échographies dans l’hiver et au printemps. Cela me permet de gagner du temps sur la finition. Les femelles qui ne rentrent pas dans les dates ne sont pas gardées. » Deux mois avant vêlage, les génisses reçoivent un bolus de minéraux et vitamines. « Les vaches ont des pierres à lécher “spécial taries” et reçoivent une cure de chlorure de magnésium trois semaines avant les premiers vêlages pour une bonne préparation. » 

Du renouvellement pour mieux valoriser les femelles

L’élevage compte 58 vêlages par an avec souvent davantage de femelles à naître. Les génisses sont toutes élevées et un tri est fait sur la docilité et les pieds notamment. « Celles que je ne mets pas à la reproduction partent au Label Rouge. J’ai par ailleurs un marché de femelles pleines », explique Sylvain Boschat. Le taux de renouvellement de 30 – 35 % permet « d’amener du progrès génétique et de bien valoriser les jeunes femelles à la vente (plus faciles à engraisser). » Les femelles sont vendues à un poids de carcasse moyen de 466 kg et 80 % sont classées en U. Quelques broutards sont vendus au sevrage et les autres mâles sont gardés pour faire des reproducteurs.


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