La Confédération paysanne du Morbihan répond à la lettre ouverte de la FDSEA-JA et propose un débat public sur la transition agricole.
Lorsqu’elle s’oppose aux fermes-usines, la Confédération paysanne s’oppose à « un système néfaste sur le plan social et environnemental, jamais à des personnes ». Pour elle, l’industrialisation de l’agriculture et l’hégémonie de quelques grands groupes agro-industriels nuisent aux paysans et aux salariés de l’agroalimentaire. Depuis 1970, le nombre de fermes en Bretagne est passé de 150,000 à moins de 30,000. « La baisse énorme du nombre de paysans n’est pas due aux actions de notre syndicat, mais bien à la logique de concentration continue des exploitations agricoles, encouragée par les stratégies des grands groupes agro-industriels », explique le syndicat dans un communiqué.
Un modèle qu’il considère comme une impasse sur le plan social, et qui « pousse les paysans à investir toujours plus, donc à produire toujours plus, donc à travailler toujours plus, sans revenus décents ». Le syndicat défend une agriculture paysanne, « un modèle agricole plus autonome des intrants extérieurs (engrais chimiques, soja importé, pesticides de synthèse…) et basé sur des paysans nombreux répartis sur tout le territoire ». La polyculture-élevage est au centre de ce modèle. « Quant aux salariés de l’agroalimentaire, ils n’ont pas de garantie sur la durabilité de leur emploi, car la délocalisation reste une procédure habituelle de ces groupes à la recherche de toujours plus de rentabilité et de réduction de charges pour le porte-monnaie des actionnaires. D’autres entreprises plus locales, non dépendantes des demandes à l’export, non cotées en bourse, peuvent être autant voire plus créatrices d’emplois et porteuses d’avenir ».
Sortir du libre-échange
Pour reconstruire cette agriculture porteuse de revenus pour les paysans et de bienfaits pour la société, « il est prioritaire de sortir des accords de libre-échange. La souveraineté alimentaire désigne le droit des populations, de leurs pays ou Unions, à définir leur politique agricole et alimentaire, sans dumping des pays tiers. C’est avant tout une invitation à plus de démocratie ». C’est dans cet esprit que le syndicat propose aux autres syndicats de participer à un débat public sur l’agriculture dans le département. Un débat qu’elle veut respectueux des uns et des autres, avec des temps de parole équitables.