Même si la France reste épargnée par la peste porcine africaine, la filière sera impactée, avec, dans le meilleur des cas, 25 % de volumes exportés en moins.
FranceAgrimer envisage deux scénarios. L’un prévoit un accord de libre-échange avec les Britanniques, l’autre non. Dans le premier cas, un accord sanitaire serait trouvé entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Une baisse des exportations françaises en UE est enregistrée car les quantités que l’Allemagne ne peut plus exporter vers les pays tiers sont redirigées vers l’Europe, et concurrencent durement la filière française : 50 % des surplus allemands se substituent à nos exportations. Quelques marchés s’ouvrent pour la France dans les pays tiers, notamment en Chine : 5 % des positions perdues par les Allemands. Les transformateurs français achèteraient un peu plus de produits nationaux, non exportés, au détriment des importations d’Espagne. Dans ce scénario, l’estimation de baisse des exportations est de l’ordre de 25 % (185 000 tonnes) et la baisse des importations est de l’ordre de 5 % (25 000 tonnes).
Export en berne
Dans le second scénario, le Royaume-Uni est considéré comme un pays tiers sans accord sanitaire spécifique. Le marché britannique est donc fermé aux pays touchés par la PPA. Les volumes que l’Allemagne ne peut plus exporter vers le Royaume-Uni sont redirigés vers l’UE, et concurrencent la filière française. La France (épargnée par la PPA) peut exporter vers le Royaume-Uni en substitution aux exportations allemandes, mais l’impact est marginal car le marché est pris par d’autres pays. Les ventes vers la Chine et le remplacement d’une partie des produits espagnols sur le marché français sont identiques au scénario 1. L’estimation de baisse des exportations est alors de l’ordre de 40 % (285 000 tonnes).
Prix en baisse
Dans tous les cas, les conséquences sont une baisse du prix de la viande de porc en France de 14,7 % si accord UE/Royaume-Uni, de 24,7 % si absence d’accord UE/RU (variations de prix sur un horizon de cinq ans) ; une baisse de production française de 0,7 % à 1,2 % au-delà de la baisse tendancielle malgré une hausse légère de la consommation de viande porcine.