En 2015, Patrice Pécheul, exploitant à l’EARL des Champs Perrin à Eréac (22), a demandé conseil à sa coopérative Eureden pour restructurer et assurer la performance de son élevage. Cinq ans plus tard, deux salariés en plus, un nouveau bâtiment génisse et un robot d’alimentation lui permettent d’atteindre son objectif de production de 1 400 000 L de lait.
L’automatisation n‘est pas une chose nouvelle dans l’exploitation avec l’installation du premier robot de traite en 2008. L’arrivée du second robot en 2010 a conduit à une saturation de l’outil mais avec une efficacité qui ne correspondait pas totalement à celle recherchée. Il fallait alors prendre le temps de redéfinir les orientations stratégiques de l’exploitation, en se faisant accompagner de Jean-Yves Deslandes, référent en économie des exploitations laitières et bovines Eureden. « Si cela a fonctionné c’est surtout parce que j’étais prêt à entendre les points d’amélioration nécessaires pour atteindre les objectifs que je m’étais fixés »,précise l’agriculteur.
Un plan d’actions cohérent
Après réflexion, il a identifié 3 axes de travail dont la gestion de la main-d’œuvre avec le recrutement d’un salarié ou encore l’adaptation des bâtiments, afin d’avoir une structure cohérente, grâce à la construction du bâtiment génisses. De plus, l’efficacité alimentaire et le temps passé à distribuer la ration pouvaient encore être optimisés. La validation du projet économique qui en a découlé, s’est faite, en accord et en transparence totale, entre l’éleveur et ses partenaires, laiterie, centre comptable et banque.
Des choix assumés
Après avoir « réglé » l’approche main-d’œuvre avec le recrutement d’Alexis en 2017, le second axe – et non des moindres – aura été l’adaptation et la mise en cohérence de la chaîne bâtiment par la construction du bâtiment des génisses face à celui des vaches laitières avec un couloir d’alimentation commun. Au cours du second semestre 2018, la réflexion sur l’automatisation de l’alimentation est arrivée car la mélangeuse existante demandait des coûts d’entretien de plus en plus importants. L’éleveur ne voulait pas pénaliser l’orientation technique prise et souhaitait surtout que les tâches quotidiennes puissent être assurées en cas d’absence. La main-d’œuvre n’étant pas extensible, Patrice opte pour la mise en place d’un robot d’alimentation. Une décision en cohérence avec les orientations prises en amont : souplesse, gain de temps et sécurisation de l’outil de travail. Il est ainsi passé de 1 100 heures/an de travail avec la mélangeuse à 150 heures/an avec le robot d’alimentation.
Pari sur l’avenir du troupeau
« Je me focalise sur l’efficacité de mon troupeau. Il faut essayer d’être bon à tous les niveaux et cela commence par l’élevage de la génisse » dit Patrice Pécheul. L’élevage de la génisse de 0 à 1 an était déjà bien en place avec un programme d’alimentation en un repas par jour sur la phase lactée. « Mais comme il me manquait des places pour les génisses et les taries, j’ai construit, courant 2019, une stabulation pour les génisses », explique-t-il.
Une production en hausse
« J’avais une petite appréhension sur le fait que ces investissements n’apportent pas les résultats escomptés, je suis rassuré », confie l’éleveur. « La production est aujourd’hui conforme à mes objectifs tout comme l’efficacité économique ». L’objectif premier était de simplifier le travail avec la volonté d’augmenter la production. Et c’est le cas, avec le robot d’alimentation, la ration est toujours fraîche, distribuée 10 fois par jour, il n’y a plus de concurrence à l’auge et la production a augmenté de 3 kg. L’augmentation des taux (TB/TP) confirme la meilleure valorisation de la ration.
Un outil attractif pour les salariés
À ce jour, suite aux orientations stratégiques définies et aux orientations prises par Patrice Pécheul, l’exploitation est également attractive pour recruter. Depuis septembre 2020 un nouveau salarié, Killian, a rejoint l’équipe. L’objectif n’est pas de se recharger en travail mais d’être plus efficace et rationnel qu’avant. L’idée est de prendre le temps de se concentrer sur les leviers d’amélioration de la performance et de la production toujours en échangeant avec ses partenaires.
Réunion Club robot
Marine Rozec / Eureden