Montbéliarde : Le génotypage ne permet pas l’entre-deux

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À Deux-Evailles (53), Raphaël Gilmas utilise le génotypage depuis environ dix ans.
La génomique en bovin lait est apparue il y a dix ans. Génotyper ses femelles de renouvellement s’est ajouté aux autres outils de conduite du troupeau, chez les éleveurs les plus convaincus.

Le génotypage permet de sélectionner des reproducteurs, de façon précoce, en fonction des défauts et des qualités des génisses à inséminer. La prévision génétique permet aussi d’évincer les porteuses de gènes avec risque d’anomalies, complète Maël Pobel, technicien chez Eva Jura, notamment en Mayenne et Sarthe.
Les éleveurs recherchent en priorité à améliorer les index lait, mamelle, puis les aplombs dans les systèmes en logettes ; quand les bio privilégient les aplombs et les taux.
À Deux-Evailles (53), Raphaël Gilmas l’utilise depuis environ dix ans. « Dès que j’ai su que c’était possible en Montbéliarde j’y ai été. Je l’utilisais déjà sur les mâles, et je pensais que cela pouvait être un outil de plus, intéressant pour mieux utiliser l’accouplement sur les génisses. Cela permet d’avancer et de corriger plus vite la génétique du troupeau. »

La totalité des génisses de l’année

En Montbéliarde, le génotypage a d’abord été réservé au Jura ; l’éleveur mayennais a contribué à le proposer dans l’Ouest de la France, l’autre « berceau » de la race. Plus prudent au début, Denis Guilmeau a préféré commencer « sur certaines génisses, sur la moitié » pour analyser la fiabilité des données obtenues en retour. « C’était quand même une révolution, à l’époque, il fallait rester un peu sur le qui-vive. Il y a vingt ans, si on nous avait expliqué qu’on pouvait avoir les prévisions sur des fraîches vêlées à +800 de lait, par exemple, honnêtement, on n’aurait pas voulu le croire. Mais on a vite vu que c’était fiable, raconte le Mayennais. Aujourd’hui, je le fais sur la totalité des génisses de l’année, l’ensemble du renouvellement. »

L’éleveur de Houssay sélectionne ainsi ses taureaux en fonction des caractéristiques de l’animal inséminé et se donne des objectifs plus larges. « On travaille actuellement davantage sur les taux, ce sont des critères sur lesquels cela progresse assez vite. » En cinq ans, l’élevage a ainsi gagné 2 points de TB (à 42) sur les primipares et « peut-être 1 point sur le TP ». « Il y a quelques années, le quota matière grasse a disparu, c’était moins intéressant de faire des taux, justifie Denis Guilmeau. Maintenant, avec un prix du lait tout juste au niveau du prix de revient, c’est un facteur de valorisation. »

Chez Raphaël Gilmas, dans un système différent, les avancées dues au génotypage se voient moins distinctement. « On ne s’en rend pas forcément compte avec mon système extensif bio, les vaches ne peuvent pas exprimer leur potentiel. Mais dès que les conditions sont favorables, au printemps, on voit que les vaches ont un vrai potentiel laitier, avec une production qui monte en flèche. » Raphaël peut aussi obtenir des retours chez les éleveurs qui achètent les génisses vendues chaque année.

Moins de la moitié des éleveurs y ont recours

Le génotypage n’a pas été adopté par tous les élevages, reconnaît Maël Pobel. Moins de la moitié des élevages y auraient recours. «Mais les éleveurs qui l’ont testé, en général, se montrent plutôt satisfaits. Bien sûr certains arrêtent, peut-être déçus parce qu’ils n’obtiennent pas «La» vache qu’ils souhaitaient, en s’appuyant sur quelques chiffres.» D’autres sont tentés de ne suivre que les lignées de «vaches à concours», ou de confirmer que la descendance de leur meilleure leur vache entre bien dans le cercle fermé des plus de 150 en Isu. Maël Pobel conseille de ne pas faire d’entre-deux préconisation suivie désormais par la très grande majorité des éleveurs. «Il y a peu d’intérêt à se fixer sur quelques individus. Soit on estime que cela ne sert à rien sur son exploitation, soit on est convaincu, et à ce moment-là, on génotype toutes les génisses. Puisque l’intérêt est surtout de pouvoir «trier» parmi les animaux.»
Le technicien évacue également l’idée de faire ses choix « entre des index à 106 ou à 109 en mamelle, ce n’est pas significatif. Si on se lance, il faut déjà des index moyens au-dessus de la moyenne raciale (110 contre 100, par exemple), sinon, cela ne sert à rien. » FG

Yperios : une marque française pour le croisement

Auriva vient de créer une marque pour « guider les éleveurs dans la concrétisation de leur stratégie de croisement sur vaches laitières ». Yperios est présentée comme la première marque multi-races « made in France ». La gamme est composée de reproducteurs Charolais et Inra 95. En février dernier, Auriva a été agréé organisme de sélection de l’Inra 95. Les indicateurs sont basés sur des données ajustées pour comparer les taureaux de plusieurs races et de plusieurs régions sur des femelles Prim’Holstein, Normandes et Montbéliardes. Hors zone historique d’Auriva-Élevage (Sud-Ouest et Rhône), 200 000 doses ont déjà été commandées pour 2020. Dans le Grand Ouest, Evolution propose la gamme. « À l’étranger, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie, le Brésil et le Vietnam sont les principaux importateurs ».


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